Bate Urgessa, opposant éthiopien, a été retrouvé mort par balles ce mercredi 10 avril, quelques heures après avoir été arrêté par des forces gouvernementales dans le centre de l’Ethiopie, a annoncé le Front de libération Oromo (OLF), son parti.
L’opposant avait été relâché sous caution il y a un mois. C’était après une détention de 15 jours à la suite de son arrestation à Addis-Abeba aux côtés d’un journaliste français. Son arrestation récente à Meki, sa ville natale, dans l’Etat régional de l’Oromia a conduit à un dénouement tragique, soulignant les risques encourus par les opposants politiques en Ethiopie.
L’OLF, formation politique représentant la cause des Oromo, le plus grand groupe ethnique du pays, réclame une enquête exhaustive sur la mort de Bate Urgessa. Le décès de l’opposant a aussi suscité des réactions de la Commission éthiopienne des droits humains pour demander des comptes aux responsables de cet acte.
Dirigeant de l’OLF, Bate Urgessa était un acteur clé de la scène politique éthiopienne, militant pour les droits et la représentation des Oromo. Son passé tumultueux, marqué par des périodes d’incarcération sous différents gouvernements, met en lumière les défis et les dangers auxquels sont confrontés les opposants politiques dans le pays.
Le gouvernement éthiopien a promu une ouverture politique et une cessation des hostilités armées, mais le conflit persiste entre les forces gouvernementales et l’Arlée de libération Oromo (OLA), faction dissidente de l’OLF.
Dans ce contexte mouvementé, l’assassinat de Bate Urgessa pose des questions troublantes sur la sécurité des voix dissidentes et des opposants politiques en Ethiopie.
L’OLF et d’autres organisations de défense des droits humains ont dénoncé une répression croissante contre les opposants politiques et appellent à la protection des libertés civiques, mais aussi à la garantie de la sécurité pour tous les citoyens éthiopiens.
Ben Tshokuta