Alors que la junte a présenté un projet de Constitution censé être soumis à référendum avant la fin de l’année au Parlement de la transition, les principaux partis d’opposition et organisation de la société civile l’ont rejeté.
Pour les Forces vives de Guinée (FVG), ce projet est « en contradiction totale avec la Charte de la transition et les engagements maintes fois répétés par la junte ». Ce collectif regroupant de partis d’opposition et des organisations de la société civile affirme « qu’il ouvre la possibilité aux responsables de la transition de se présenter aux élections nationales et locales ».
Ils voient dans cette démarche la volonté « sans équivoque » de la junte de reporter « sine die » le retour à l’ordre constitutionnel. « Des dispositions de la charte de transition dans ses articles 46, 55 et 65 ont consacré cette impossibilité pour les dirigeants de la junte de se présenter aux élections mais elles n’ont pas été reconduites dans l’avant-projet de Constitution », ont-ils déclaré.
En fait, ce projet de Constitution prévoit la limitation de mandats présidentiels à deux, l’instauration d’un système de parrainage pour l’élection présidentielle, un âge minimum de 35 ans et maximum de 80 ans pour se présenter ainsi que la mise ne place d’un nouveau Parlement bicaméral.
Entre-temps, le climat politique est crispé en Guinée, où la junte, dirigée par le général Mamady Doumbouya, arrivée au pouvoir en 2021 à la faveur d’un putsch, est accusée de réprimer l’opposition et toutes les voix dissidentes.
Les FVG exigent la libération « immédiate et inconditionnelle » de deux opposants. Il s’agit d’Oumar Sylla, connu sous le nom de Foniké Menguè et de Mamadou Billo Bah, deux responsables du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC).
Ephraïm Kafuti