Dimanche 18 août, la Banque centrale de Libye (BCL) a annoncé la suspension de toutes ses opérations après l’enlèvement d’un de ses responsables à Tripoli, la capitale.
Cet incident vient aggraver les tensions qui secouent le pays déjà en proie à une crise politique et sécuritaire profonde. Mossab Msallem, chef de la direction des technologies de l’information à la BCL, a été « kidnappé par un groupe non identifié devant son domicile », a indiqué la banque dans un communiqué.
La BCL dénonce des « menaces d’enlèvement à l’encontre d’autres employés », accusant « des parties hors-la-loi » de menacer la sécurité de ses employés et le bon fonctionnement du secteur bancaire.
La suspension des opérations de la BCL, qui ne reprendront pas avant la libération de M. Msallem, témoigne de la gravité de la situation. Cet incident survient une semaine après un rassemblement de personnes, parfois armées, devant le siège de la banque à Tripoli, exigeant le départ du gouverneur, Seddik el-Kebir.
Il, en poste depuis 2012, est accusé par ses détracteurs de mauvaise gestion du budget et de la manne pétrolière du pays. Le gouverneur a récemment évoqué des « menaces croissantes contre la sécurité » de son institution et de ses employés.
L’ambassadeur et envoyé spécial américain en Libye, Richard Norland, a jugé « inacceptable » une éviction forcée du gouverneur, craignant que la Libye ne perde son accès aux marchés financiers internationaux.
Cette crise financière s’ajoute aux nombreux défis que la Libye doit affronter depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011. Le pays est dirigé par deux exécutifs rivaux, le GNU d’Abdelhamid Dbeibah à l’ouest et le gouvernement de l’est soutenu par le maréchal Khalifa Haftar, ce qui complique la situation politique et économique.
Ephraïm Kafuti