En Ouganda, le procès de Kizza Besigye, figure majeure de l’opposition ougandaise enlevée au Kenya l’année dernière, a été ouvert devant une cour martiale mardi, avec des échauffourées suite au placement en détention d’un de ses avocats.
L’ancien colonel âgé de 68 ans a selon sa femme et des groupes de défense des droits humains a été kidnappé l’année dernière alors qu’il était à Nairobi pour la sortie d’un livre de l’opposante et avocate kenyane Martha Karua.
Kizza Besigye, qui a rejeté les accusations de possession d’armes et d’autres délits portés à son encontre, a comparé devant le tribunal militaire aux côtés de son co-accusé Obeid Lutale, accompagné notamment de Martha Karua, son avocate principale.
Après de vives critiques de la part des groupes de défense des droits humains, l’Ouganda a finalement accordé une licence temporaire à Mme Karua, à qui il avait refusé l’autorisation d’exercer dans le pays en décembre.
L’avocat Erias Lukwago, qui fait également partie de la défense de Kizza Besigye, a déclaré à l’AFP que des « militaires » avaient tenté d’empêcher les représentants de l’opposant d’entrer au tribunal.
Eron Kiiza, un autre avocat, a été malmené puis « envoyé au banc des accusés pour y rejoindre Besigye et Lutale, accusés de mauvaise conduite », a-t-il ajouté.
« Nous dénonçons les mauvais traitements infligés aux avocats, amis et proches des accusés par le tribunal militaire et nous ne nous rendrons pas tant que les deux accusés n’auront pas obtenu justice », s’est également indigné M. Lukwago.
Ancien compagnon d’armes et médecin personnel de Yoweri Museveni, Kizza Besigye subit les foudres du pouvoir depuis qu’il est passé dans l’opposition au régime ougandais il y a 25 ans.
L’Ouganda mène une campagne de répression contre l’opposition, ces derniers mois notamment. Le procès intervient également alors que M. Museveni a annoncé une feuille de route électorale pour le pays, précisant dans un communiqué que l’inscription des électeurs commencerait aujourd’hui.
AFP/Sahutiafrica