Ce vendredi 7 juin, le procès de la tentative de coup d’Etat déjouée par l’armée congolaise le 19 mai s’ouvre au tribunal militaire de Kinshasa-Gombe à la prison de Ndolo.
Selon une liste figurant sur l’extrait de rôle de cette audience, cinquante-trois prévenus seront sur le banc des accusés, dont Christian Malanga, tué lors de l’intervention de l’armée. Il y a aussi Marcel Malanga, son fils, qui a la nationalité américaine et figure parmi les personnes détenues, de même que deux autres ressortissants américains, l’un connu comme proche de Malanga père et l’autre étant semble-t-il une connaissance du fils. Jean-Jacques Wondo, analyste belgo-congolais sur les questions de sécurité figure aussi parmi les accusés.
Ces personnes sont inculpées pour « attentat, terrorisme, détention illégale d’armes et munitions de guerre, tentative d’assassinat, association de malfaiteurs, meurtre, financement du terrorisme ».
Entre-temps, une autre enquête est menée sur des exécutions sommaires qui auraient été commises par des militaires après l’opération. Pour Me Jean-Claude Katende, coordonnateur de l’Association africaine des droits de l’homme (Asadho), ce procès est une opportunité offerte aux Congolais pour connaître la vérité et se faire une opinion sur ce qui s’était passé. Même s’il déplore le fait que la procédure a été conduite dans « une opacité totale ».
« Les personnes mises en cause ont été entendues sans être assistées par un avocat. C’est comme si tout avait été fait pour établir leur culpabilité. Nous allons observer le procès pour voir s’il va respecter les principes d’un procès moderne, juste et équitable », a déclaré Me Jean-Claude Katende dans un post sur le réseau social X.
Le 19 mai. Ce jour-là, un groupe d’hommes armés conduits par Christian Malanga avaient mené un assaut contre le domicile de Vital Kamerhe, devenu président de l’Assemblée nationale, avant d’investir le palais de la Nation, où se trouvent les bureaux du président Félix Tshisekedi.
Les assaillants s’y étaient filmés en brandissant le drapeau du Zaïre, ancien nom de la RDC du temps de Mobutu, le dictateur renversé en 1997, et en réclamant le départ de l’actuel chef de l’État, au pouvoir depuis 2019 et largement réélu en décembre dernier.
Leur aventure s’était arrêtée là, avec l’intervention des forces de sécurité qui, selon l’armée, avaient interpellé une quarantaine d’assaillants et en avaient tué quatre autres, dont leur chef, Christian Malanga, 41 ans, Congolais de la diaspora installée aux États-Unis.
La Rédaction