En Sierra Leone, les autorités ont affirmé ce lundi 27 novembre que la traque des responsables des affrontements du week-end encore en fuite se poursuit. Une opération qui s’effectue dans les rangs de l’armée gouvernementale. Bilan des affrontements ? Au moins treize morts, selon le porte-parole de l’armée.
« Nous avons lancé une chasse à l’homme pour retrouver tous ceux qui sont impliqués dans l’attaque et parmi lesquels se trouvent des soldats en activité ou à la retraite », a dit à la presse le colonel Issa Bangura, porte-parole de l’armée. Il a précisé plus tard à l’AFP que 13 soldats avaient été tués et 8 autres grièvement blessés dans les combats, principalement en défendant les casernes.
Aucun bilan humain global du coup de force tenté tôt dimanche n’a été communiqué. Les autorités n’ont pas fourni d’autre précision sur les instigateurs des évènements qui ont secoué Freetown la capitale, ni sur leurs motivations.
« Certains membres du personnel militaire ne sont pas loyaux envers le gouvernement et le président, malgré le serment qu’ils ont prêté », a dit le colonel Bangura. Quelques « poches » où seraient retirés les fuyards subsistent à la périphérie de Freetown, a-t-il dit. Mais « nous voulons rétablir la loi et l’ordre le plus vite possible ».
Freetown a connu dimanche plusieurs heures de confrontation armée entre les forces de sécurité et des inconnus qui ont tenté avant le lever du jour de forcer une armurerie militaire. La prison centrale et d’autres établissements pénitentiaires ont été pris d’assaut et des dizaines de détenus semblent s’être échappés.
Le président Julius Maada Bio est apparu dans la soirée à la télévision d’Etat pour assurer que « le calme (était) rétabli », et que la plupart des responsables avaient été arrêtés. Les Sierra-Léonais ont commencé à reprendre leurs activités lundi dans Freetown placée sous haute protection.
Une partie des magasins et des banques ont ouvert et le trafic, totalement arrêté dimanche, a repris, a constaté un correspondant de l’AFP. Les écoles en revanche sont restées fermées.
Des checkpoints ont été dressés sur les principaux axes routiers, où les membres des forces de sécurité fouillent les véhicules. La sécurité a été renforcée auprès des bâtiments officiels et des prisons.
Un couvre-feu sera imposé de 21H00 à 06H00 (locales et GMT) jusqu’à nouvel ordre, a annoncé le ministère de la Communication. « Nous encourageons nos concitoyens à reprendre le cours normal de leurs activités (…) mais nous continuons à les presser instamment de maintenir le calme et la vigilance et de signaler au poste de police le plus proche tout comportement suspect ou inhabituel », a-t-il dit.
Soutien américain
De nombreux Sierra-Léonais inquiets se sont empressés d’aller faire des provisions là où ils pouvaient, comme Mariama Kamara, une mère âgée de 25 ans.
« Je cherche de la nourriture pour la famille, la plupart des magasins sont fermés », a-t-elle dit à l’AFP. « J’attends que le gouvernement nous protège. C’est la paix que nous voulons, mais beaucoup de gens ont peur de retourner à leurs affaires », a-t-elle dit.
Les évènements ont réveillé le spectre d’un nouveau coup d’Etat dans une Afrique de l’Ouest qui, depuis 2020, en a connu au Mali, au Burkina Faso, au Niger et en Guinée, voisine de la Sierra Leone. Le président a paru accréditer la motivation politique en parlant de « tentative visant à saper la paix et la stabilité ».
La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), dont fait partie la Sierra Leone, a évoqué une tentative visant à « troubler la paix et l’ordre constitutionnel », langage communément employé pour les coups de force politiques.
Les évènements ont réveillé le spectre d’un nouveau coup d’Etat dans une Afrique de l’Ouest qui, depuis 2020, en a connu au Mali, au Burkina Faso, au Niger et en Guinée, voisine de la Sierra Leone. Le président a paru accréditer la motivation politique en parlant de « tentative visant à saper la paix et la stabilité ».
AFP/Sahutiafrica