Le Parlement tanzanien a approuvé vendredi trois réformes électorales décriées par l’opposition, qui a appelé à des manifestations à travers le pays dans les prochaines semaines.
Ce vote intervient un peu plus d’une semaine après une première mobilisation de l’opposition qui avait rassemblé des milliers de personnes le 24 janvier dans la capitale économique Dar es Salaam.
« Nous avons fait notre travail en approuvant les projets de loi (…). Nous allons maintenant envoyer les projets de loi à la présidente (Samia Suluhu Hassan) pour qu’elle les approuve », a déclaré la présidente du Parlement, Tulia Ackson.
Le principal parti d’opposition Chadema mobilise depuis plusieurs semaines contre ces textes qualifiés de « réformes cosmétiques » par son leader Freeman Mbowe. Il estime notamment que l’indépendance de la commission électorale n’est pas garantie, car la cheffe de l’Etat conserve le pouvoir de nommer cinq de ses 10 membres (contre l’intégralité de la commission auparavant).
Chadema a appelé jeudi à d’autres mobilisations dans plusieurs villes du pays, à Mwanza (13 février), à Mbeya (20 février) et Arusha (27 février). « Nous n’avons constaté aucun changement après la première manifestation à Dar es Salaam. Au lieu de cela, le gouvernement a ignoré nos demandes et poursuivi avec le débat (au parlement) sur les projets de loi litigieux », a déclaré jeudi le secrétaire général de Chadema, John Mnyika.
La Tanzanie doit tenir en 2025 sa première élection présidentielle depuis le décès de l’autoritaire John Magufuli en 2021, qui a propulsé sa vice-présidente, Samia Suluhu Hassan, à la tête du pays.
En mars, la cheffe de l’Etat avait annoncé, lors d’un rassemblement de l’opposition célébrant la journée internationale des droits des femmes, vouloir restaurer la « compétition électorale » et relancer le processus de révision constitutionnelle.
Depuis son arrivée au pouvoir, la dirigeante a affiché plusieurs signes d’ouverture, revenant sur certaines mesures restreignant les libertés publiques et politiques prise par son prédécesseur, surnommé « le Bulldozer ».
Elle a notamment autorisé la publication de quatre journaux jusqu’alors interdits, levé l’interdiction des rassemblements de l’opposition et permis le retour d’un exil de cinq ans de Tundu Lissu, figure de l’opposition tanzanienne.
AFP/Sahutiafrica