En visite en Tanzanie, le président allemand fait face au passé colonial 

« Il est important, pour moi, que nous acceptions ce chapitre sombre, que nous l’acceptions ensemble. L’Allemagne est ouverte à coopérer avec la Tanzanie sur le rapatriement des biens culturels et des restes humains », a déclaré le président allemand Frank-Walter Steinmeier.

En visite en Tanzanie, le président allemand a tenu une conférence de presse au côté de la présidente Samia Saluhu Hassan. Cette visite s’inscrit dans le cadre du travail de mémoire entamé ces deux dernières décennies par l’Allemagne sur son passé colonial, qui la conduit à procéder à des restitutions.

Il s’agit notamment de rendu des ossements de membres des tribus Herero et Nama en Namibie, colonisée de 1884 à 1915, où elle a reconnu en mai 2021 avoir commis un génocide. D’après lui, les relations entre les deux pays sont éclipsés par les atrocités de l’occupation coloniale allemande dans l’ancienne Afrique orientale allemande

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D’où il a appelé l’Allemagne à faire face à son sombre passé colonial en Tanzanie et a déclaré que son pays était ouvert à la restitution des objets pillés à l’époque.

La visite en Tanzanie de M. Steinmeier, dont la fonction est essentiellement honorifique en Allemagne, intervient au même moment que celle du roi Charles III au Kenya, attendu lui aussi sur le passé colonial de son pays, le Royaume-Uni.

Mercredi, il va se rendre dans la ville de Songea, dans le sud de la Tanzanie, où il visitera le musée Maji Maji et rencontrera les descendants des victimes.

D’après lui, la visite du musée était consacrée au « traitement communal » du passé. « Je suis très reconnaissant et je sais que c’est tout sauf acquis » a-t-il déclaré.

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L’Afrique orientale allemande, qui comprenait le Burundi et le Rwanda ainsi que la Tanzanie continentale, a été le théâtre de l’un des soulèvements les plus sanglants de l’histoire coloniale.

Au moins 200 000 et 300 000 membres de la population autochtone ont été brutalement assassinés lors de la soi-disant rébellion Maji Maji de 1905 à 1907. La plupart d’entre eux sont morts à la suite de la destruction systématique des champs et des villages par les troupes coloniales allemandes, selon les experts.

Mervedie Mikanu

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