Ce mercredi 17 janvier, les rebelles du M23 ont annoncé la mort de deux de leurs commandants lors des combats avec les troupes militaires dans l’est de la RDC.
Les deux hommes sont morts mardi dans une frappe de drone de l’armée congolaise dans la ville de Kitshanga, dans le territoire de Masisi, province du Nord-Kivu, selon des sources sécuritaires s’exprimant sous couvert d’anonymat. Après des années d’inactivité, les rebelles du M23 (Mouvement du 23 mars) ont repris les armes fin 2021 et se sont emparés de vastes pans de la province.
Le Rwanda voisin a été accusé par les gouvernements occidentaux et les Nations Unies de soutenir le M23, bien que Kigali nie cette affirmation. Les combats opposent les rebelles du M23 à l’armée congolaise, à des milices armées connues localement sous le nom de « wazalendo » et à deux sociétés militaires privées sous contrat avec le gouvernement.
Le mois dernier, l’armée et ses alliés ont commencé à utiliser des drones de combat de fabrication chinoise contre les positions rebelles. « Le régime de Kinshasa a une nouvelle fois violé le cessez-le-feu imposé en attaquant nos forces sur les lignes de front et en perpétrant des assassinats derrière nos lignes de front, tuant deux de nos commandants », a déclaré le M23 dans un communiqué, ajoutant qu’il « réagirait en conséquence ».
Il n’a pas donné les noms des commandants. Des sources au sein du M23 ont indiqué qu’il s’agissait du chef des renseignements du groupe rebelle, le « colonel » Mberabagabo, alias « Castro », et du conseiller stratégique Eraston Bahati. De violents affrontements ont eu lieu mardi dans plusieurs quartiers du Masisi, ont indiqué des sources locales.
Les combats semblaient s’être calmés mercredi, sauf autour de Nyiragongo, juste au nord de la capitale provinciale Goma, où les habitants ont parlé de détonations et d’avions de combat de l’armée.
Des troupes de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), composée de dix pays, arrivent discrètement en RDC depuis la mi-décembre. Un officier supérieur de l’armée a déclaré mardi que Kinshasa comptait sur eux pour l’aider à reprendre du terrain face aux milices du M23.
Ces troupes prendront le relais d’une force de maintien de la paix d’Afrique de l’Est, dont le mandat a été mis fin par Kinshasa qui l’accusait de connivence avec les rebelles au lieu de les combattre.
Mardi également, le Rwanda a déclaré avoir abattu un soldat congolais et arrêté deux autres personnes après avoir traversé la frontière et ouvert le feu. L’armée de la RDC a déclaré que les soldats étaient en patrouille et se sont retrouvés sur le territoire rwandais « par erreur ».
AFP/Sahutiafrica