Médiateur désigné par l’Union africaine dans la crise dans l’est de la RDC, le président Joao Lourenço prône un dialogue direct entre le président Tshisekedi et son homologue rwandais, Paul Kagame, en froid depuis la résurgence de la rébellion du M23.
Au mini-sommet extraordinaire à Addis-Abeba, capitale éthiopienne, où se tient le sommet de l’organisation panafricaine, le médiateur appelle à un cessez-le-feu. « L’objectif de ce sommet est de réfléchir ensemble en vue d’obtenir un cessez-le-feu entre la RDC et le M23 et tenter un dialogue direct possible entre les chefs d’Etat du Rwanda et de la RDC parce que la situation se détériore et il y a risque d’embrasement dans les sous-régions de l’EAC et de la SADC », a déclaré le président Lourenço.
Selon Giscard Kusema, directeur de la presse présidentielle, les discussions ont été focalisées sur quatre objectifs. Lesquels ? « La réconciliation entre la RDC et le Rwanda, la fin des hostilités, le retrait du M23 des zones occupées, et la mise en œuvre du Plan de désarmement, démobilisation et réintégration communautaire (PDDRC-S) », détaille-t-il.
Cette réunion, convoquée par le président angolais João Lourenço, est dédiée à la relance du processus de paix dans l’Est de la RDC, suite au déploiement en août 2023 d’une mission de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), approuvée à Luanda.
Jusque-là, les négociations entre les deux Etats n’ont pas abouti. A chaque fois, la RDC a dénoncé la mauvaise foi du Rwanda, voisin. Kinshasa et Kigali, sous tension, s’accusent mutuellement de torpiller le processus de Luanda, censé aboutir à une désescalade. Entre-temps, les combats se poursuivent sur la ligne de front.
Ce samedi, l’armée congolaise a accusé l’armée rwandaise d’avoir ciblé l’aéroport international de Goma avec ses drones d’attaques. L’armée congolaise et les rebelles du M23 s’affrontent près de la cité de Saké. Mais, selon une source contactée par Sahutiafrica, il s’observe une relative accalmie ce samedi.
Ephraïm Kafuti