Alors que les rebelles du M23 se sont retirés de leurs positions et veulent dialoguer, Kinshasa refuse de discuter avec cette rébellion, accusée d’avoir massacré des civils à Kishishe dans l’est de la RDC.
« Le parlement a pris une position claire et ferme là-dessus. Il ne sera désormais plus question de négociation politique avec des groupes armés qui utilisent des moyens militaires contre la RDC », a déclaré le président Tshisekedi lors d’une animée avec son homologue suisse, Alain Berset.
« Nous savons comment ceux qui nous déstabilisent procèdent. Ils profitent de la situation, en se basant sur le dialogue pour infiltrer des éléments qui plus tard vont créer des revendications fallacieuses et justifier leur agression de la RDC », a-t-il ajouté.
Une déclaration qui affiche la position de Kinshasa. Pour le chef de l’Etat congolais, les rebelles du M23 seront pré-cantonnés à Kitshanga avant leur cantonnement près de Kindu. Même si cette annonce passe aussi mal au Maniema, où les notables de cette province s’y opposent. Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement, tente de dissiper le malentendu autour de cette question.
« Le choix du lieu du cantonnement est également dicté n’est pas non plus anodin. Les mettre à près de Kindu, c’est pour s’assurer qu’on les éloigne de la zone où certains peuvent de bonne ou mauvaise foi être tenté par une aventure. La condition pour aller à Kindu, c’est qu’ils soient d’abord identifiés et désarmés », dit-il.
Le M23, lui, veut d’un dialogue après son retrait dans les territoires de Masisi et de Rutshuru sur fond de l’appel de dirigeants Est-Africains. Bertrand Bisimwa, président du M23, voit ce refus du président Tshisekedi de discuter avec le M23 comme un sabotage du processus de paix engagé par la Communauté de l’Afrique de l’est.
« Tant qu’il n’y aura pas de dialogue politique direct entre le M23 et le Gouvernement de Kinshasa, il n’y aura pas non plus de cantonnement, désarmement et démobilisation », tranche Lawrence Kanyuka, porte-parole politique et responsable de communication du M23.
Entre-temps, l’ancien président kényan Uhuru a, lors d’un échange avec Huang Xia, déclaré que « le défi majeur aujourd’hui est d’établir la confiance entre les différents éléments combattants et le gouvernement congolais ».
Kinshasa continue d’accuser le Rwanda de soutenir les rebelles du M23. Ce que Kigali a toujours nié. À son tour, il accuse l’armée congolaise de coaliser avec les rebelles rwandais FDLR.
Trésor Mutombo