Convoqué par le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (Csac), Koffi Olomide, célèbre artiste musicien congolais, se retrouve dans la controverse après ses propos sur la situation sécuritaire dans l’est de la RDC, théâtre d’affrontements entre l’armée et les rebelles du M23.
Cet organe accuse le chanteur d’avoir tenu « des propos de dénigrement et de démobilisation des troupes des FARDC engagées au front » lors de son passage à la chaîne publique le 6 juillet dernier.
« Il n’y a pas de guerre. Nous sommes tapés. On nous gifle. On fait de nous ce qu’on veut. J’ai vu les camions de ces gens-là qui viennent tranquillement et personne pour les empêcher. J’ai vu que nos militaires vont à la guerre à moto. J’ai des larmes. Il n’y a pas de guerre. On nous traite comme des enfants. La guerre, c’est quand on tire, nous nous répliquons », avait lâché le patron de l’orchestre Quartier Latin international.
Koffi Olomide, 67 ans, a remis la guerre en cause. Visiblement, ces propos passent mal à Kinshasa. Et la sanction est tombée quatre jours plus tard. Jessy Kabasele, animateur de l’émission aussi convoqué par le CSAC, s’est désolidarisé de propos de son invité. Mais, cela ne l’a pas évité une suspension préventive. La production et la diffusion de l’émission « Le Panier The Morning Show » ont été aussi suspendues.
Dans une missive, la direction de la Radiotélévision nationale congolaise (RTNC) dénonce les propos tenus par l’artiste Koffi Olomide, déplorant que « ces déclarations soient de nature à saper les efforts du gouvernement congolais pour mettre fin à l’agression rwandaise ». En fait, la direction de la chaîne reproche à l’animateur de l’émission de n’avoir pas « recadré » son invité.
Depuis, l’affaire continue de faire polémique. Et surtout, dans un contexte de brouille diplomatique entre la RDC et le Rwanda, sur fond de la résurgence de la rébellion du M23, qui gagne du terrain dans les territoires de Rusthuru, Masisi et de Nyiragongo.
En RDC, l’organe de régulation des médias tente de sévir contre les propos de nature à démobiliser les militaires au front. En février dernier, le Csac avait interdit tout débat télévisé sur la guerre dans l’est de la RDC, sans la présence des experts en la matière sur le plateau, mais aussi des émissions de types téléphones ouverts autour de cette thématique.
Trésor Mutombo