Ce vendredi 31 janvier, un sommet extraordinaire des dirigeants de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) s’ouvre à Harare au Zimbabwe. Au cœur de discussions : la situation dans l’est de la RDC après l’offensive éclair du M23 soutenu par le Rwanda.
La réunion doit commencer vers 14h30 (12h30 GMT), selon le programme. Plusieurs chefs d’État ont fait le déplacement africain, dont le président sud-sud-Cyril Ramaphosa, annoncé par Pretoria à l’AFP avec son ministre de la Défense et celui des Affaires étrangères, mais pas le président congolais Félix Tshisekedi, qui doit y assister par visioconférence depuis Kinshasa.
Le sommet de l’organisation régionale « explorera les moyens de renforcer les efforts régionaux en soutien à la RDC, afin de parvenir à une paix et une sécurité durable », selon un communiqué du bureau du président du Botswana, Duma Boko, présent lui aussi.
L’Afrique du Sud a perdu en une semaine 13 de ses soldats participant aux missions de l’ONU ou de la SADC lors de la prise de Goma, grande ville de l’est de la République démocratique du Congo, par le groupe armé M23 et des troupes du Rwanda.
La présidente tanzanienne Samia Suluhu Hassan, qui dirige le groupe de défense de la SADC, est arrivée tôt vendredi à Harare, a annoncé le gouvernement zimbabwéen, tout comme le ministre des Affaires étrangères de l’Angola qui est arrivé sur place, selon un communiqué angolais, et qui représente le président angolais Joao Lourenço, absent.
Médiateur désigné par l’Union africaine dans le conflit, le chef d’État angolais a de nouveau exhorté vendredi les dirigeants du Rwanda et de la RDC à reprendre les négociations en vue d’une rencontre à Luanda « de toute urgence ».
Fin 2023, la SADC a déployé une force, la SAMIDRC, dans l’est congolais pour épauler les forces congolaises face au M23, comprenant notamment 2.900 soldats sud-africains, ainsi que des militaires tanzaniens et malawites, dont trois ont également perdu la vie cette semaine.
Le président rwandais Paul Kagame a estimé jeudi que la SAMIDRC n’était « pas une force de maintien de la paix » et n’avait « pas sa place dans cette situation ». Il a également prévenu l’Afrique du Sud qu’il n’avait pas peur d’une « confrontation » avec elle à ce sujet.
Le Rwanda n’a jamais admis son implication militaire dans le conflit, mais affirme que la RDC soutient et abrite le groupe armé FDLR, créé par d’anciens dirigeants hutus qui ont massacré les Tutsis pendant le génocide rwandais de 1994.
AFP/Sahutiafrica