Faut-il accélérer le retrait de la Monusco ? « Il est illusoire et contreproductif de continuer à s’accrocher au maintien de la Monusco pour restaurer la paix en RDC et stabiliser celle-ci », a affirmé le président Tshisekedi à la tribune de la 78e session de l’Assemblée générale des Nations-Unies.
Le président congolais est clair. Félix Tshisekedi affirme avoir instruit son « gouvernement d’entamer les discussions avec les autorités onusiennes pour un retrait accéléré de la Monusco, en ramenant le début du retrait progressif de décembre 2024 à décembre 2023 ».
« Il est temps pour la RDC de prendre pleinement son destin en main et de devenir le principal acteur de sa propre stabilité, après plus de deux décennies de la Monusco sur le sol congolais », croit-il.
Félix Tshisekedi indique que « le retrait progressif de la mission onusienne est une étape nécessaire pour consolider le progrès déjà réalisé ». « L’accélération du retrait de la Monusco devient une nécessité impérieuse pour apaiser les tensions entre cette dernière et les concitoyens de la RDC », ajoute-t-il.
Pour lui, Kinshasa entend explorer des nouveaux mécanismes de collaboration stratégique avec les Nations-Unies.
Dans l’est de la RDC, la présence de la Monusco attise des tensions. A Goma, des mouvements citoyens et la société civile jugent cette force incapable de stabiliser cette région, en proie à l’instabilité depuis plus de deux décennies, où des groupes armés locaux et étrangers sèment terreur et désolation. Tout comme le président congolais.
Le 30 août dernier, une manifestation contre la Monusco à l’appel de la secte mystico-religieuse « Wazalendo » a été réprimée dans le sang. Bilan ? Plus de cinquante morts. Depuis, le général Constant Ndima, gouverneur militaire du Nord-Kivu, a été rappelé à Kinshasa pour consultation. Le général Peter Chirimwami a été désigné pour assurer son intérim. Entre-temps, certains responsables militaires sont en train d’être jugés après cette manifestation sanglante et meurtrière.
Béni Bavila