En RDC, le gouvernement a annoncé une table ronde sur l’état de siège, instauré dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, il y a près de deux ans, du 14 au 16 août. Ce qui suscite des réactions des acteurs politiques de cette région.
Les avis restent partagés au sein de la classe politique et la population. Si certains croient que cette table ronde, c’est pour gaspiller de l’argent inutilement au lieu de lever l’état de siège. D’autres, par contre, pensent que ce forum devra apporter la solution.
« Le Gouvernement Sama Lokonde a fait sourd d’oreilles en maintenant l’état de siège malgré son échec qui n’est plus à démontrer. Nous sommes déçus d’apprendre les travaux préparatoires de la table ronde pouvant décider du maintien ou pas de l’état de siège », a déclaré Aisé Kanendu, député provincial du Nord-Kivu.
Pour lui, c’est une manœuvre dilatoire pour déséquilibrer le trésor public. « Nous demandons la levée pire et simple de l’état de siège. Nous avons formulé des recommandations, mais elles n’ont pas été acceptées, car cette mesure exceptionnelle a été prorogée plusieurs fois sans tenir compte de la volonté du peuple », a déploré M. Kanendu.
Comme Aisé Kanendu, le député Serge Muber demande la levée de cette mesure. Et surtout, à l’approche des élections censées se tenir en décembre. « Cette mesure d’exception n’a porté aucun résultat, par contre, elle a profité plus aux animateurs », rétorque Serge Muber, député national élu de Mahagi
L’état de siège est-il un échec ? Hervé Kyalwahi, habitant de Bunia, ne voit pas les choses de cette façon. Il affirme avoir constaté plusieurs avancées, même si beaucoup restent encore à faire pour stabilité cette région, en proie à l’instabilité et où des groupes armés sèment terreur et désolation.
« Nous devons accompagner les animateurs de l’état de siège pour les faciliter à bien mettre en exergue leurs missions. À mon humble avis, l’état de siège doit être prorogé, car en Égypte, la population avait passé 10 ans en état de siège et finalement, ils avaient recouvré une paix », prône Hervé Kyalwahi.
Le Nord-Kivu et l’Ituri sont sous ce régime exceptionnel depuis mai 2021. Mais la situation sécuritaire reste toujours instable dans cette région, où des hommes armés tuent, volent, violent, pillent, incendient de maisons et kidnappent.
RK