Au moins huit personnes sont mortes et cinq autres blessées lors d’une frappe aérienne sur le terrain d’une église dans la région d’Oromiya en Ethiopie, rapporte des sources locales.
Alors que l’enceinte de l’église Baro Full Gospel, dans la zone de Horo Gudru Wellega, à environ 200 km au nord-ouest de la capitale Addis-Abeba, a été attaquée lundi matin, des témoins sous couvert d’anonymat cités par Reuters indiquent que des victimes se rassemblaient pour ramasser du maïs dans un champ.
Selon eux, parmi les morts figurent deux diacres, deux claviéristes de l’orchestre de l’église et un chanteur de la chorale.«J’ai entendu un bruit étrange et terrifiant alors que je me rendais à l’église pour la récolte. J’ai vu des corps et de la chair éparpillés dans le champ de maïs», a déclaré un fidèle de l’église.
Le deuxième habitant de la région, témoin de la scène déclare que le groupe a très probablement été tué par une frappe de drone.«Ce n’était pas un hélicoptère. Nous ne pouvions pas le voir. Il était très loin et le bruit ressemblait à celui d’un drone», a-t-il indiqué.
Interrogé sur cette attaque, Badassa Lemessa, chef du bureau local de la Commission éthiopienne des droits de l’homme (EHRC), nommée par l’État, a déclaré qu’elle a reçu des informations faisant état de l’attaque. Elle annonce l’ouverture d’une enquête dans les prochains jours.
En Ethiopie, les pourparlers de paix entre le gouvernement et les rebelles de l’Armée de libération Oromo (OLA), visant à mettre fin à un conflit vieux de plusieurs décennies, se sont terminés sans accord en novembre dernier, conduisant à des attaques sporadiques dans l’Oromiya, la plus grande région du pays.
L’OLA est un groupe dissident interdit du Front de libération Oromo (OLF), un parti d’opposition autrefois interdit qui est revenu d’exil après l’entrée en fonction du Premier ministre Abiy Ahmed en 2018. Ses griefs trouvent leur origine dans la marginalisation et la négligence présumées de la population d’Oromiya.
Josaphat Mayi