Ethiopie : les autorités imposent un couvre-feu nocturne dans la ville de Gondar

Lundi 10 avril, le poste de commandement de la ville de Gondar, grande ville de la région éthiopienne de l’Amhara, touchée autrefois par le conflit entre le gouvernement fédéral et les rebelles du Tigré, a imposé des restrictions notamment de circulation nocturne et de réunions dans la ville.

Désormais, la circulation des tricycles à moteurs utilisés comme taxis est interdite de 20h00 à 06h00 à Gondar. Les bars et discothèques doivent fermer à 21h00. Toute grève est prohibée en ville et toute réunion doit être signalée préalablement aux autorités.

Il est également interdit de transporter une arme ou tout objet pouvant en faire office, comme le couteau, la machette ou toute barre de fer. Faire exploser les pétards ou les feux d’artifice, ainsi que porter indûment des vêtements de type militaire est interdit. Les autorités ordonnent aux membres des forces spéciales présents à Gondar de se regrouper dans des endroits désignés.

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Cette mesure est intervenue au lendemain de manifestations contre le démantèlement de forces militaires régionales à travers l’Ethiopie. Dans un communiqué, les autorités municipales affirment que c’est le poste de commandement de la ville qui a décrété ces restrictions. Pour les autorités de la ville laissent « supposer que la sécurité de Gondar est désormais confiée à l’armée fédérale ».

Le gouvernement fédéral a récemment annoncé avoir entamé le processus de réaffectation, dans l’armée fédérale ou la police, des membres de ces forces régionales, des unités militaires inconstitutionnelles mises en place par certains Etats régionaux et tolérées par le gouvernement fédéral.

Le début de ce processus a provoqué des incidents dans la région d’Amhara où les forces spéciales sont influentes. Elles ont notamment apporté une aide cruciale à l’armée fédérale durant son conflit contre les autorités rebelles de la région du Tigré entre fin 2020 et fin 2022.

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Le Premier ministre Abiy Ahmed a, malgré les contestations, assuré que ce processus irait à son terme quel qu’en soit le prix et averti que la loi s’appliquerait contre ceux qui délibérément vont jouer un rôle déstabilisateur.

Dinho Kazadi

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