Les rebelles du Tigré sont accusés de viol collectif des dizaines de femmes et de mineures dans deux localités d’Amhara, région située dans le nord de l’Éthiopie, selon un rapport publié par l’Ong Amnesty International ce mercredi 16 février. Cette source indique que le Front de libération du Peuple du Tigré (Tplf) n’a pas réagi à ces informations.
D’après cette organisation de défense des droits de l’homme, près de la moitié des victimes de violences sexuelles ont affirmé avoir subi des viols en réunion. Amnesty rapporte que « des médecins ont déclaré que certaines femmes ont été lacérées de l’intérieur par des fusils à baïonnette introduits dans leurs parties génitales ».
Cette organisation affirme avoir interviewé trente victimes certaines âgées de 14 ans et d’autres victimes de violences survenues dans les localités de Chenna et de Kobo en août et en septembre. C’était après leur prise de contrôle par le Front de libération du Peuple du Tigré (Tplf).
« L’un d’eux m’a violée dans la cour et l’autre violait ma mère à l’intérieur de la maison », a confié à l’Ong une écolière de 14 ans. Qui ajoute que les rebelles disaient se venger des atrocités commises contre leurs propres familles, a relayé l’AFP. « Ma mère est très malade maintenant, elle est très déprimée et désespérée. Nous ne parlons pas de ce qui s’est passé, c’est impossible », a-t-elle relaté.
Selon Sarah Jackson, directrice adjointe d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Est, « les preuves s’accumulent sur une tendance au sein des forces tigréennes à commettre des crimes de guerre et de possible crimes contre l’humanité dans des zones sous leur contrôle dans la région Amhara à partir de juillet 2021 ». « Cela inclut des épisodes répétés de viols à grande échelle, d’exécutions sommaires et de pillages, notamment dans des hôpitaux », a-t-elle ajouté.
Pendant plus d’un an, les forces éthiopiennes et les rebelles tigréens se sont affrontés dans la région du Tigré, dans le nord de l’Éthiopie. Des affrontements qui ont fait plusieurs milliers de morts. Mais aussi plus de deux millions de déplacés et plongé des centaines de milliers d’Éthiopiens dans des proches de la famine, selon les nations unies.
Les informations font aussi état de plusieurs exactions de deux camps. Un rapport conjoint rédigé, en novembre dernier, par les services de la Haut-Commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Michelle Bachelet, et de la Commission éthiopienne des droits de l’homme a cumulé les preuves de possibles crimes de guerre et de crimes contre l’humanité dans ce conflit.
Trésor Mutombo