Les autorités éthiopiennes accusent le groupe « Armée de libération oromo », un groupe armé installé en Oromia, d’avoir tué “de nombreux civils”. L’attaque de ce groupe se produit onze jours après la fin de négociations entre le gouvernement et l’Armée de libération oromo (OLA), ont a précisé les autorités locales ce samedi 2 décembre. Des négociations qui n’ont abouti à aucun accord.
Classée « organisation terroriste » par Addis Abeba, l’OLA combat les autorités éthiopiennes depuis sa scission avec l’historique Front de libération Oromo (OLF) en 2018, quand celui-ci a renoncé cette année-là à la lutte armée, à l ‘arrivée au pouvoir de l’actuel Premier ministre Abiy Ahmed.
L’OLA « a perpétré des actes horribles contre des citoyens pacifiques, tuant brutalement de nombreux citoyens (…) dans la zone d’Arsi », au sud de la capitale, a accusé dans un communiqué le responsable de la communication du gouvernement de l’Oromia, Hailu Adugna, sans donner plus de détails sur le bilan, ni sur la date des attaques.
L’Armée de libération oromo « ne voulant toujours pas revenir à une voie pacifique, elle a poursuivi son action terroriste », a également affirmé M. Adugna, ajoutant que les autorités étaient encore ouvertes aux négociations.
Le 21 novembre, le gouvernement fédéral et l’OLA ont été rejetés sur la responsabilité de l’échec des négociations en Tanzanie visant à mettre fin à cinq ans d’insurrection.
Évalués à quelques milliers d’hommes en 2018, les effectifs de l’OLA ont largement augmenté ces dernières années, même si les observateurs l’estiment insuffisamment organisé et armée pour représenter une menace réelle pour le pouvoir fédéral éthiopien, bien que la capitale soit enserrée par l’Oromia.
La région du peuple oromo s’étend du centre au sud et de l’est à l’ouest sur environ un tiers du territoire éthiopien et abrite environ un tiers des 120 millions d’habitants du 2e pays le plus peuplé d’Afrique.
Elle est minée par des violences aux multiples facettes, rendant la situation extrêmement confuse : s’y mêlent luttes politiques internes, litiges territoriaux et animosités entre communautés, auxquelles s’ajoute le développement récent d’un banditisme armé.
La Rédaction/ AFP