Plus d’un an après son éviction, Ali Bongo, ancien chef de l’Etat du Gabon, décide de se retirer définitivement de la vie politique, demandant une clémence pour sa famille.
Selon lui, elle est victime de « violences » et de « tortures ». Lui-même se décrit comme un homme « non libre dans ses déplacements et soumis à une surveillance quotidienne ». « Mes visites dépendent de l’autorisation des militaires. Isolé du monde extérieur sans communications, sans nouvelles de ma famille », raconte l’ex-président gabonais. Pourtant, selon les nouvelles autorités, M. Bongo est « libre de quitter le pays ».
Depuis l’éviction d’Ali Bongo par le général Bruce Oligui Ngeuma, plusieurs de ses proches ont été arrêtés. Son épouse, Sylvia Bongo, a été inculpée pour « blanchiment de capitaux, recel, faux et usage de faux ». Noureddin Bongo, son fils, lui, est poursuivi notamment, pour « corruption » et « détournements de fonds publics ».
Les deux sont détenus à la prison centrale de Libreville. Depuis leur arrestation, le gouvernement de transition du général Oligui n’a partagé que de maigres informations sur leur état ou sur l’avancée de l’enquête. « J’en appelle à l’apaisement, à l’arrêt des violences et des tortures intentées contre ma famille, plus particulièrement mon épouse Sylvia et mon fils Noureddin et à leur libération, car ils sont depuis trop longtemps désormais emprisonnés pour des faits dont ils n’ont pas été reconnus coupables », rapporte le texte transmis par Me Gisèle Eyue Bakale, son avocate, aux médias.
En mai dernier, les avocats français des Bongo déposé une plainte à Paris avec constitution de partie civile pour « arrestation illégale » et « séquestration aggravée par des actes de torture et de barbarie ». Mais une première plainte, déposée en octobre 2023, avait été classée sans suite. Libreville voit ces accusations comme des « dénonciations calomnieuses et mensongères ».
Mercredi 30 août. Ce jour-là, le Gabon s’est réveillé avec un nouvel homme : Brice Oligui Nguema. Pourtant, quelques heures avant, Ali Bongo, affaibli depuis 2018 par un grave accident vasculaire cérébral (AVC), avait été déclaré vainqueur de la présidentielle. Un mandat qu’il n’a jamais exercé. Tout s’est arrêté pour lui. Le Gabon est tombé entre les mains d’un groupe de putschistes dirigés par un général influent.
Dans ce texte, Ali Bongo reconnaît les insuffisances de sa gestion politique et assume la responsabilité, tant sur le plan social que s’agissant du fonctionnement des institutions gabonaises. Bien plus, il appelle à renoncer « la vengeance ». Ainsi, sa page de la politique se tourne pour celui qui a dirigé le Gabon pendant 14 ans après avoir succédé à Omar Bongo, son père.
Trésor Mutombo