Trois candidats de l’opposition gambienne ont rejeté dimanche 5 décembre les résultats partiels de la présidentielle en Gambie. Selon ces résultats provisoires, le président Adama Barrow remporte la présidentielle pour un second mandat. Ousainou Darboe, Mama Kandeh, et Essa Faal disent ne pas reconnaître les résultats partiels et promettent de faire appel auprès de la Haute cour de justice de Gambie. Ces candidats de l’opposant trouvent suspect le «retard inhabituel dans le décompte des voix».
La suite du processus électoral en Gambie avec le décompte des votes se déroulait tranquillement depuis la clôture des votes samedi à 17 heures TU. Et le dimanche à 18 heures, le président gambien, Adama Barrow, devançait de loin ses concurrents, selon les résultats officiels fournis par la Commission électorale indépendante (EIC).
Selon les résultats partiels, Barrow a obtenu 54 % des voix (avec 411 417 voix). Ousainou Darboe 26,5 % (environ 200 427 voix). Et le taux de participation est estimé à 80%. Ousainou Darboe n’a d’ailleurs remporté que cinq circonscriptions électorales sur les 53 que compte le pays, comme le rapporte Alieu Momar Njai, président de la Commission électorale indépendante (CEI). La troisième place est occupée par Mama Kandeh avec seulement 12% (environ 92.000 voix). Kandeh est soutenu par l’ancien dictateur Yahya Jammeh depuis son exil en Guinée équatoriale.
Un retard suspect dans l’annonce des résultats
Mais en début de soirée dimanche, quatre parmi les candidats de l’opposition – Ousainou Darboe, Mama Kandeh, et Essa Faal – appellent la presse et annoncent leur rejet de ces résultats. Prenant la parole, Ousainou Darboe a déclaré : « nous sommes préoccupés par le fait qu’il y ait eu un retard excessif dans l’annonce des résultats. Un certain nombre de problèmes ont été soulevés par nos agents de partis et nos représentants dans les bureaux de votes, » affirme Darboe.
Darboe a par ailleurs ajouté que les opposants vont faire appel devant les tribunaux malgré la signature d’un accord pré-électoral dans lequel ils se sont engagés à accepter le verdict des urnes rendus par la Commission électorale.
Quelques heures après la déclaration de l’opposition, les organisations de la société civile gambiennes ont appelé les gambiens au calme et invité les candidats mécontents à faire preuve de maturité.
L’élection du samedi 5 décembre est considérée comme un test des progrès démocratiques de la Gambie et de sa capacité à sortir de l’ère Jammeh. Les rues de la région autour de la capitale Banjul étaient presque vides au moment de la déclaration des opposants. Durant une grande partie de la journée du dimanche, les Gambiens suivaient le décompte des voix des circonscriptions électorales sur les chaînes de télévision. Ils vérifiaient aussi ces résultats via la nouvelle application de téléphone «Marble», où les mises à jour des chiffres étaient publiées.
Frédéric Tendeng, correspondance de Banjul