Yahya Jammeh, ancien président gambien, devrait être poursuivi en justice pour meurtre, torture. Mais, il devrait aussi être poursuivi pour violences sexuelles. C’est que recommande le rapport de la commission vérité, réconciliation et réparations, publié ce week-end dernier. Banjul est « engagé dans la mise en œuvre du rapport ».
« Il y a encore beaucoup à faire. Mais je ne serais pas surpris si nous voyons Yahya Jammeh devant un tribunal le plus tôt possible » a déclaré Reed Brody, de la Commission internationale de juristes à Associated Press.
Il attend à ce que la pression s’intensifie désormais sur l’ancien chef d’Etat de la Gambie. « Qu’il rende justice sans plus tarder aux victimes qui ont déjà attendu cinq ans. Et dans certains cas beaucoup plus longtemps », a-t-il ajouté.
Ce rapport a été rédigé sur base de témoignages recueillis pendant des années après l’éviction de Yahya Jammeh. Reed Brody indique que l’ancien dirigeant gambien avait violé des femmes, dont une qui a témoigné devant la commission de vérité. Le document fait aussi état des meurtres et tortures organisés contre les opposants et personnalités de la société civile hostiles à l’ancien régime.
À la tête de la Gambie pendant plus de deux décennies, Yaya Jammeh a perdu l’élection présidentielle de 2016 face à l’actuel président Adama Barrow. Il a refusé d’accepter sa défaite, avant finalement de s’exiler en Guinée équatoriale sous la contrainte des forces de la Commission économique des Etats d’Afrique de l’ouest (Cédéao).
Dinho Kazadi