Arrêté en Afrique du Sud, Fulgence Kayishema, un des quatre derniers fugitifs recherchés pour son rôle durant le génocide au Rwanda en 1994, a comparu devant un tribunal du Cap ce vendredi 26 mai.
Sur le banc des accusés, il est apparu impassible sous ses fines lunettes, rapporte l’AFP. Que lui reproche-t-on ? En fait, M. Kayishema, inspecteur à la police judiciaire au moment de faits, est accusé d’avoir directement participé au massacre de plus de 2.000 personnes dans l’église de Nyange dans le nord-est du Rwanda. Selon les procureurs des Nations unies, il s’était procuré et avait distribué l’essence pour incendier l’église avec les réfugiés à l’intérieur.
Cette source indique que l’accusé aurait aussi bénéficié de l’aide de parents ainsi que de membres des ex-Forces armées rwandaises et des Forces démocratiques de libération du Rwanda, ainsi que de personnes adhérant à l’idéologie génocidaire hutu.
Jusque-là, le flou règne encore sur son parcours pendant les nombreuses années où il a échappé à la justice internationale. Mais Fulgence Kayishema a réussi à brouiller les pistes en utilisant des pseudonymes et de faux documents. Il vivait dernièrement sous le nom de Donatien Nibashumba, selon la police sud-africaine.
Depuis 2015, Fulgence Kayishema, né en 1961, était visé par un mandat d’arrêt émis par le Mécanisme international (MICT), chargé d’achever les travaux du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) mis en place par l’Onu après le génocide. Fulgence Kayishema subit un procès après 20 ans passés en cavale avant d’être repéré dans une exploitation agricole à Paarl, près du Cap.
Son nom s’ajoute sur la liste de personnes inculpées par le tribunal onusien pour leur rôle durant le génocide qui a plogné le Rwanda, pays situé dans la région des Grands Lacs, dans une folie meurtrière. Bilan ? Près 800.000 Rwandais tués, en majorité tutsi, par des extrémistes hutu. Le TPIR a déjà condamné soixante-deux personnes.
La Rédaction