Oliver Barker-Vormawor, célèbre activiste ghanéen, a été arrêté vendredi à l’aéroport d’Accra, capitale du Ghana, après avoir affirmé vouloir organiser un coup d’État, si le gouvernement ne renonçait pas à un projet de loi controversé. C’est ce qu’a annoncé la police ghanéenne ce samedi 12 février.
« Si cette E-Levy passe… je ferai le coup d’État moi-même. Armée inutile ! », a écrit M. Barker-Vormawor sur Facebook. Ce projet de loi prévoit une taxe de 1,75 % sur les transactions électroniques, y compris les paiements par argent mobile, très utilisés dans le pays.
Dans un communiqué, la police indique que « ce post contenait une déclaration d’intention claire avec une possible volonté d’exécuter un coup d’État pour subvertir la Constitution de la République du Ghana ». Selon la police, l’activiste est actuellement interrogé et doit être traduit en justice lundi pour des charges qui restent à déterminer.
Depuis plusieurs mois, des jeunes s’organisent autour du hashtag « #FixTheCountry » (RéparerLePays) sur Twitter, pour dénoncer les difficultés économiques auxquelles ils font face depuis le début de la crise sanitaire.
Le gouvernement ghanéen a imposé de nouveaux impôts, qui conjugués à la hausse des prix du carburant, alors que le pays fait face au poids croissant de la dette publique et aux retombées de la pandémie du Coronavirus. Cette situation provoque le mécontentement de nombreux Ghanéens.
Le hastag viral s’est ensuite métamorphosé en un groupe de pression soutenu par le principal parti d’opposition, le National Democratic Congress (NDC), pour organiser des manifestations.
Le Ghana est considéré comme une démocratie stable dans une Afrique de l’ouest, qui est secouée par des conflits meurtriers et des coups d’État à répétition. Après le Mali en 2020 et 2021, la Guinée Conakry l’an dernier, des colonels ont pris le pouvoir par la force au Burkina Faso fin janvier.
La Rédaction/AFP