Alors que la région de Bawku, dans le nord du Ghana, est en proie à des violences communautaires, le gouvernement ghanéen craint qu’une escalade des tensions ethniques ne profite aux groupes djihadistes, présents au Burkina Faso, voisin.
Selon Dominic Nitiwul, ministre ghanéen de la Défense, des criminels ont tenté de faire sauter un point avec des engins explosifs improvisés (IED) dans cette région. Il affirme que l’utilisation d’IED au Ghana est une première, et interroge, car elle demande un certain degré de « professionnalisme ».
Pour lui, « ce qui se passe aujourd’hui dans la région de Bawku n’a rien avoir avec des disputes entre chefs de tribu, mais il s’agit plutôt de criminalité ». En fait, cette région ghanéenne est souvent, selon les autorités locales, théâtre des violences entre les ethnies Kusasi et Mamprusi.
Ces sources renseignent que plus de dix personnes ont été tuées ces cinq derniers jours à Bawku, proche de la frontière avec le Burkina Faso, sous menace d’attaques djihadistes de groupe affiliés à Al-Qaïda et à Daesh. M. Nitiwul assure avoir augmenté de 50 à 400 le nombre de soldats sur place pour renforcer le dispositif sécuritaire dans cette région. Il prévoit d’envoyer 500 militaires de plus la semaine prochaine.
Jusque-là, le Ghana, 33 millions d’habitants, échappe à une menace djihadiste. Pourtant, les régions septentrionales du Bénin, du Togo et de la Côte d’Ivoire ont déjà subi des attaques et des incursions des groupes jihadistes qui prospèrent au Sahel et qui cherchent à descendre vers le sud.
Trésor Mutombo