Ce jeudi 18 avril, des membres de la communauté LGBT et des militants du Ghana attendent la décision du tribunal d’Accra, la capitale sur une nouvelle loi, qui restreindrait davantage leurs droits.
La Haute Cour d’Accra devra se prononcer sur la requête d’un législateur visant à contraindre Akufo-Addo, président du Ghana, à appliquer la loi dans un délai de sept jours.
Alors que cette loi aggraverait probablement les persécutions auxquelles beaucoup d’entre eux sont confrontés, la nouvelle loi pourrait « conduire à de nouvelles violences gratuites contre les personnes LGBT et leurs alliés », selon Human Rights Watch.
Dans ce pays d’Afrique, les relations homosexuelles sont déjà passibles d’une peine de prison pouvant aller jusqu’à trois ans. La nouvelle loi imposerait également une peine de prison pouvant aller jusqu’à cinq ans pour la promotion ou le soutien des droits LGBT. Une décision, qui la fera l’une des plus sévères de ce type au continent.
Le Parlement ghanéen a adopté le projet de loi à l’unanimité en février dernier. Mais, le président Nana Akufo-Addo a retardé sa signature avec son bureau. Il a évoqué que deux recours en cours sont devant la Cour suprême.
Au Ghana, l’homophobie est monnaie courante, culturellement conservateur. Selon la presse locale, pour obtenir un emploi ou un logement est un défi. Ceux qui s’identifient ouvertement comme LGBT sont ostracisés. L’hostilité et les attaques sont monnaie courante, même si peu d’incidents de ce type parviennent jusqu’aux tribunaux.
Si le 20 mars dernier, le président du Parlement Alban Bagbin a déclaré aux députés que le retard du président était inconstitutionnel et a suggéré que le Parlement devrait cesser d’approuver les nouvelles nominations ministérielles en signe de protestation. Le président Akufo-Addo a été exhorté à y opposer son veto. Human Rights Watch indique que son apparente réticence à signer a également déclenché une querelle politique.
Josaphat Mayi

