Au Ghana, le président Nana Akufo-Addo a annoncé lundi qu’il attendrait que la Cour suprême, saisie par un citoyen, se prononce pour prendre une décision sur la promulgation d’une loi anti-LGBT+ controversée.
Les députés ghanéens ont approuvé la semaine dernière un projet de loi visant à restreindre considérablement les droits des personnes LGBT+, suscitant l’indignation des défenseurs des droits de l’homme mais bénéficiant d’un large soutien dans ce pays d’Afrique de l’Ouest très religieux à majorité chrétienne.
Le document « doit encore arriver sur mon bureau », a déclaré lundi Nana Akufo-Addo qui doit signer le projet avant son entrée en vigueur.
Le président a expliqué que la Cour suprême avait été saisie d’un recours par un citoyen et qu’il « attendrait la décision de la Cour avant de prendre une décision ».
Les observateurs politiques estiment peu probable que le président qui doit quitter le pouvoir en décembre après deux mandats prenne une décision avant l’élection présidentielle.
« Je veux vous assurer qu’aucun recul ne sera envisagé ou provoqué », a-t-il encore déclaré lundi, selon un communiqué de son chef de cabinet sur Facebook.
Il a également reconnu que le projet de loi avait « suscité des inquiétudes considérables pour plusieurs groupes de diplomates et chez certains amis du Ghana » au sujet des droits de l’homme et de l’État de droit.
Akufo-Addo avait déclaré par le passé que le mariage entre personnes de même sexe ne serait jamais autorisé tant qu’il serait au pouvoir. Selon les dispositions du projet, les personnes se livrant à des activités LGBT+ encourent une peine d’emprisonnement allant de deux mois à trois ans.
En outre, « la promotion » de l’homosexualité est passible d’une peine de prison allant de cinq à 10 ans. Le projet de loi anti-LGBT+ a fait l’objet d’une large condamnation internationale, notamment de la part des Nations unies et des gouvernements américain et britannique.
Mais, le ministère ghanéen des Finances a mis en garde, dans un document consulté lundi par l’AFP, contre d’éventuelles retombées financières, notamment la perte de milliards de dollars provenant de la Banque mondiale.
AFP/Sahutiafrica