Au lendemain d’une résolution du Conseil de sécurité de l’Onu appelant à un cessez-le-feu, Khartoum s’oppose contre toute ingérence étrangère dans le conflit qui déchire le Soudan.
Pour le général Abdel Fattah al-Burhan, chef de l’armée, pas question d’accepter des diktats destinés à leur imposer des solutions. Il ne mâche pas ses mots, affirmant que « son gouvernement n’avait jamais accepté le projet de résolution, qui cherchait à mettre fin à la guerre ».
« Cette décision inappropriée qui porte atteinte à la souveraineté du Soudan, n’a pas répondu à nos exigences », a déclaré le chef de l’armée lors d’une conférence économique à Port-Soudan, saluant la position de la Russie.
Pourtant, le projet de résolution du Conseil de sécurité de l’Onu a appelé les belligérants à cesser les hostilités et à s’engager dans un dialogue sur un cessez-le-feu. Il s’agit d’un texte préparé par le Royaume-Uni et la Sierra Leone.
Jusque-là, les pourparlers censés déboucher à une cessation d’hostilités battent de l’aile. Les deux camps campent sur leur position. Des experts onusiens renseignent que ni l’armée ni les FSR ne veulent d’un règlement pacifique du conflit. Chaque partie tente de gagner du terrain et d’obtenir un avantage militaire. Le général al-Burhan est catégorique et veut jusqu’au bout.
« La fin de cette guerre passe par l’élimination complète des rebelles. C’est seulement, alors que la vie civile pourrait reprendre, que l’aide pourrait parvenir à tous les Soudanais et que les questions politiques pourraient être traitées », a-t-il tranché.
Pour l’heure, les armes continuent de résonner dans le Soudan, meurtri par ce conflit entre frères d’armes qui a éclaté depuis avril 2023. Bilan ? Des milliers de morts et plusieurs centaines de milliers de réfugiés.
Les belligérants sont accusés d’exactions et d’avoir commis des possibles crimes de guerre et crimes contre l’humanité. En octobre dernier, des experts onusiens ont accusé les deux parties d’utiliser des « tactiques pour affamer » 25 millions de civils au Soudan.
La Rédaction