La Cour pénale internationale (CPI) ouvre une nouvelle enquête sur de possibles nouveaux crimes de guerre dans le Darfour, dans l’ouest du Soudan, selon Karim Khan, procureur général de la CPI, dans un rapport au Conseil de sécurité des Nations unies.
Il rapporte « qu’il y a un large éventail d’informations concernant des crimes de guerre et de crimes contre l’humanité depuis le début des combats ».
« Je veux envoyer un message clair à chaque belligérant, chaque commandant, chaque soldat qui possède une arme et croit qu’il peut faire ce qu’il veut, que s’en prendre intentionnellement aux civils, s’en prendre à leurs maisons, leurs commerces, sont des crimes interdits par le statut de Rome », a déclaré Karim Khan.
Évoquant plusieurs sujets dont, pillages, incendies de maisons, et exécutions extra judiciaires, Karim Khan précise qu’il a donné les instructions à ses services pour donner une priorité aux crimes contre les enfants, aux crimes sexuels et violences basés sur les genres. Mais, surtout, la phrase trop répétée doit trouver son gain de cause.
« La phrase trop souvent répétée de plus jamais ça doit signifier quelque chose, ici et maintenant, pour les populations du Darfour qui vivent dans l’incertitude et la souffrance, avec les cicatrices du conflit, depuis près de deux décennies », a-t-il ajouté.
Khan estime que le risque de nouveau crimes de guerre est aggravé par le mépris clair et de longue date manifesté par les acteurs. Mais, y compris le gouvernement du Soudan envers leurs obligations.
L’escalade de violence au Soudan suscite une grande préoccupation. Le pays est plongé, depuis trois mois, dans le chaos après qu’un conflit armé sanglant et meurtrier a éclaté entre deux généraux, qui se disputent le pouvoir.
Mercredi dernier, au moins 87 personnes ont été enterrées dans une fosse commune dans cette région de Darfour. Depuis mi-avril, le chef de l’armée soudanaise, Abdel Fattah al-Burhane est en guerre contre son ex-numéro deux, le général Mohamed Hamdane Daglo, qui dirige les FSR. Le conflit entre les deux généraux a déjà fait près de 3 000 morts et trois millions de déplacés et réfugiés, selon l’ONU.
Josaphat Mayi