Alors que l’armée soudanaise continue de bouder les pourparlers pour un cessez-le-feu à Genève, Washington tente de faire pression pour la ramener à la table de négociation.
Si la délégation des Forces paramilitaires de soutien rapide (FSR) est présente, celle de l’armée brille toujours par son absence. Pourquoi ? Le camp du général Abdel Fattah al-Burhan, chef de la junte, a déjà posé ses conditions. Lesquelles ? Pour le chef de l’armée soudanaise, il s’agit de l’application de l’accord de Djeddah et du statut d’observateur accordé par les Etats-Unis à Abu Dhabi.
Jeudi, Antony Blinken, chef de la diplomatie américaine, a, dans un communiqué, appelé le chef du conseil souverain et de l’armée soudanaise pour lui indiquer la nécessité d’être présent à Genève, soulignant les répercussions négatives de cette absence sur la situation au Soudan.
Le général Al-Burhan a affirmé vouloir dialoguer avec Washington, il a tout de même présenté des « lignes rouges à ne pas franchir ». Sans doute, l’absence de cet acteur principal de la guerre à ces discussions risque de conduire à leur échec. Et surtout, que depuis le début de ce conflit meurtrier et sanglant, les pourparlers pour un cessez-le-feu continuent de battre de l’aile
A Genève, Tom Perriello, envoyé spécial américain cité par RFI, a estimé que la réunion est un « succès » pour avoir attiré l’attention internationale sur le Soudan, plongé dans une guerre depuis plus d’un an. Pourtant, l’armée a refusé de rejoindre les négociations. M. Perriello salue la réouverture du point de passage frontalier d’Adre, situé le Tchad et le Darfour. En fait, il était fermé depuis plusieurs mois.
Ouverts à Genève mercredi 14 août, ces pourparlers inités par les Etats-Unis visent à mettre sur pied un cessez-le-feu, élargir l’accès humanitaire et mettre en place un mécanisme de contrôle et de vérification pour garantir la mise en œuvre de tout accord. L’Égypte, les Émirats arabes unis, l’Arabie Saoudite, la Suisse ainsi que l’Union africaine participent aussi à ces assises.
D’après Tom Perriello, il y a « de nombreuses propositions » sur la table « qui sont à la fois locales et nationales » au sujet de mécanisme de contrôle.
Entre-temps, les armes continuent de résonner au Soudan, où des milliers de personnes sont mortes depuis le début de ce conflit, alors que des centaines de milliers sont déplacées.
La Rédaction