Forte mobilisation à Kinshasa, où plusieurs centaines de personnes sont descendues dans la rue ce mardi 28 janvier pour dénoncer la silence de la communauté internationale face à la situation sécuritaire volatile dans l’est de la RDC.
Ce mardi, Kinshasa est à l’arrêt. Plusieurs quartiers se sont réveillés dans une agitation inhabituelle. Écoles fermées, rues bloquées, les travailleurs broussent chemin. Des manifestants ont bloqué certaines artères dès l’aube, brûlant des pneus et empêchant le passage des véhicules. Jusque-là, les piétons et les motos circulent.
Dans la commune de Bumbu et Selembao, une journée ville morte est observée depuis ce matin pour apporter le soutien aux Forces armées congolaises. Les élèves retournent à la maison, les enseignants et voir même des commerçants.
« Je partais au travail quelque part ici. Mais je suis retourné à cause de la ville morte. Mes collègues enseignants se sont retournés aussi. Nous respectons notre pays et nous apportons notre soutien aux FARDC. Force à eux et qu’ils ne laissent pas les ennemis récupérer notre pays », a dit un habitant de la capitale à Sahutiafrica.
Selon nos confrères d’actualité.cd, des tirs à l’arme lourde ont été entendus ce mardi matin entre 6h et 7h à Goma. Si la situation se soit légèrement calmée depuis, sur le terrain, la situation est toujours volatile.
Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement congolais, assure que le gouvernement travaille pour éviter le « carnage et les pertes en vies humaines au regard des intentions manifestes du Rwanda ». Il appelle les habitants de Goma à rester chez eux et à éviter tout acte de vandalisme et de pillage.
Après nos observations, les transports en commun sont totalement absents. En fait, la circulation est inexistante. Dans la foulée, la police est déployée dans plusieurs rues précisément dans des stations.
« Nous ne voulons pas de guerre dans notre pays. Nous sommes dans la rue pour dénoncer l’agression injuste que subit notre pays, la RDC. Cette guerre doit finir. Nous sommes très fatigués et inquiets », a dénoncé un habitant dans les rues de la commune de Bumbu.
En RDC, la ville de Goma continue de faire face à une grave détérioration des conditions de vie. L’électricité, l’eau et Internet, sont toujours hors service. Lundi, le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a appelé le groupe armé M23 à cesser immédiatement toutes ses actions hostiles et à se retirer des zones occupées dans l’est de la RDC. Il s’est dit profondément préoccupé par l’escalade de la violence dans le Nord-Kivu et dénonce l’offensive du M23, menée avec le soutien des Forces de défense du Rwanda.
Lundi à Bukavu, ville voisine de Goma, plusieurs centaines de personnes ont manifesté pour dénoncer l’avancée de rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, à Goma. Ces manifestations s’inscrivent dans le cadre d’une mobilisation générale annoncée sur les réseaux sociaux, appelant à une « journée ville morte » pour protester contre l’agression rwandaise, le soutien au M23, et le pillage des ressources de la RDC.
Josaphat Mayi