Arrêté au Liberia et extradé en Guinée, le colonel Clauve Pivi, fugitif le plus recherché du pays et ancien homme fort du régime de Dadis Camara, est placé en détention à la prison de Coyah, située à quelques dizaines de kilomètres au nord-est de Conakry.
Yaya Kaïraba Kaba, ministre guinéen de la Justice, justifie ce choix par l’état de santé précaire de l’ancien fuyard, diabétique. La prison de Coyah, nouvelle et dotée de commodités conformes aux normes internationales, serait plus adaptée à ses besoins. Pourtant, Me Abdourahmane Dabo, avocat de M. Pivi, affirme que son client est « introuvable ».
La télévision d’État guinéenne a diffusé des images de Claude Pivi, descendant d’un véhicule blindé sous escorte d’une unité d’élite de la gendarmerie. Dans de brefs propos, il a laissé entendre qu’il avait été « entraîné » à s’échapper lors de son évasion en novembre 2023.
En juillet dernier, Claude Pivi avait été condamné à la prison à vie pour crime contre l’humanité à l’issue du procès de massacre du 28 septembre. Les faits remontent au 28 septembre 2009. Ce jour-là, un rassemblement de l’opposition avait été réprimé dans le sang.
Au moins 156 personnes ont été tuées, abattues par balles, poignardées, ou tuées à la machette et à la baïonnette. Des centaines d’autres ont été blessées. Le bilan macabre ne s’arrête pas là : au moins 109 femmes ont été violées. Un rapport d’une commission d’enquête internationale mandatée par l’ONU a qualifié ce massacre de « crime contre l’humanité ».
Ephraïm Kafuti