Fin de cavale pour le colonel Claude Pivi, fugitif le plus recherché de Guinée et condamné par contumace lors du procès de massacre du 28 septembre, après son arrestation au Liberia.
C’est ce qu’annoncent les médias guinéens et internationaux en chœur. L’information a été confirmée par Me Abdourahmane Dabo, avocat de Claude Pivi. Selon lui, M. Pivi est entre les mains des autorités libériennes. « Je n’ai pas eu de communication directe avec le colonel », a-t-il précisé à l’AFP. Il appelle les autorités à « faire en sorte que ses droits soient respectés », arguant qu’il est « malade ».
Jusque-là, les conditions de son arrestation ne sont pas connues. Aucune notice formelle n’a été diffusée par les autorités des deux pays. D’après le journal Le Monde, son interpellation a eu lieu dans un village frontalier de la Guinée. Des images, qui circulent sur les réseaux sociaux, montrent Claude Pavi en claquettes jaunes et pantacourt à l’arrière d’un pick-up. Puis, sur un canapé de la police.
C’est la fin de cavale. Dix mois après son évasion spectaculaire de la prison centrale de Conakry. Le 4 novembre 2023. Ce jour-là, il s’était évadé avec trois autres détenus, dont le capitaine Moussa Dadis Camara, ex-chef de la junte, au cours d’une opération commando. Tous avaient été repris le même jour, sauf lui. Finalement, il vient d’être retrouvé.
L’espace de dix mois. Claude Pivi, homme fort de la junte sous l’ère de Dadis Camara, a connu un procès et une condamnation à perpétuité pour crimes contre l’humanité à l’issue du procès historique de massacre du 28 septembre. Les faits remontent à 2009. Le 28 septembre, un rassemblement de l’opposition avait été réprimé dans le sang.
Bilan ? Au moins 156 personnes ont été tuées, par balle, au couteau, à la machette ou à la baïonnette, et des centaines d’autres ont été blessées, selon le rapport d’une commission d’enquête internationale mandatée par l’ONU. Au moins 109 femmes ont été violées, alors que les exactions ont continué plusieurs jours contre des femmes séquestrées et des détenus torturés.
La Rédaction