Le retour du capitaine Moussa Dadis Camara en Guinée va ouvrir la voie à un procès dans le dossier du 28 septembre 2009 en présence de tous les accusés. C’est ce qu’espère un collectif des organisations de défense des droits de l’homme mercredi 22 décembre. Elles rappellent que M. Camara a été mis en examen par la justice. Cette dernière a reconnu sa responsabilité en tant que chef de l’armée guinéenne dans le massacre du stade de Conakry en septembre 2009.
« Nous espérons vivement que le retour de Moussa Dadis Camara obligera les autorités guinéennes à enfin tenir leurs engagements. Mais aussi à ouvrir le procès dans les plus brefs délais. Un procès emblématique tant attendu par les victimes », a dit Me Alpha Amadou, coordinateur du pool des avocats des victimes.
Le gouvernement de transition guinéenne a réitéré son engagement à relancer l’organisation du procès du 28 septembre 2009 dans les meilleurs délais. « Les victimes qui se sont constituées parties civiles dans l’affaire ont toujours exprimé leur souhait de voir tous les accusés jugés en leur présence. Ce retour de Moussa Dadis Camara sur le sol guinéen fait que toutes les conditions sont remplies. Afin de ne pas laisser perdurer une situation d’impunité qui dure depuis plus de douze ans », a déclaré Asmaou Diallo, présidente de l’Association des victimes et parents et amis du 28 septembre 2009 (Avipa).
Le 28 septembre 2009, plusieurs centaines d’agents des forces de sécurité guinéennes ont tiré à balles réelles sur des dizaines de milliers de personnes rassemblées dans le stade du 28-Septembre à Conakry, capitale guinéenne en vue d’une marche contre l’intention de Dadis Camara de se présenter à l’élection présidentielle. Ils ont également abusé plus de 100 femmes, individuellement ou collectivement, et agressé sexuellement certaines d’entre elles. Et ont ensuite organisé une opération de dissimulation. Ils ont bouclé tous les accès au stade et aux morgues. Mais ils ont également emporté les corps pour les enterrer dans des fosses communes. Et beaucoup doivent encore être identifiées, selon les organisations de défense des droits de l’homme.
Ali Maliki