« Si Paris procède à l’expulsion de nos diplomates du bâtiment de notre ambassade, nous donnerons 24 heures à l’ambassadeur de France pour quitter le territoire de la Guinée équatoriale », a écrit le vice-président Teodoro Obiang, fils du président Teodore Obiang Nguema, sur son compte Twitter personnel vendredi 10 juin.
Jusque-là, Malabo n’a fait commune communication officielle après cette menace. Malabo et Paris sont en froid depuis l’affaire des biens mal acquis.
En juillet dernier, la justice française a définitivement condamné Teodoro Obiang Nguema à 3 ans de prison avec sursis, 30 millions d’euros d’amende. Ses biens en France ont été confisqués. Il s’agit d’un hôtel particulier de 3.000 m2 avenue Foch à Paris, estimé à 107 millions d’euros, abritant l’ambassade et des logements. Selon la justice française, ces biens étaient acquis entre 1997 et 2012 grâce à des détournements de fonds publics en Guinée équatoriale.
Pourtant, Malabo a affirmé que le surnommé Teodorin aurait vendu l’immeuble à l’Etat de Guinée équatoriale en 2011. Le gouvernement équato-guinéen, qui réclame la restitution de l’hôtel particulier, avait interjeté appel. Malabo a assuré qu’il en était le propriétaire « de bonne foi ». Sans succès. Son recours a été rejeté par la cour d’appel de Paris.
Théoriquement, ce jugement contraint la Guinée équatoriale à évacuer l’immeuble. « Si le jugement concernant la confiscation de l’immeuble est exécutoire, les conventions de Genève rendent difficile l’expulsion de l’ambassade et de son personnel en vertu du principe de l’immunité diplomatique. La France n’a donc guère d’autre option que d’attendre que Malabo veuille bien évacuer l’immeuble », affirme Me Kevin Grossmann, avocat français de Malabo, à l’AFP.
A 52 ans, Teodoro Obiang est perçu comme successeur de son père, qui le laisse prendre le devant de la scène dans tous les domaines régaliens du pays. Le fils du président Obiang Ngeuma annonce les décisions officielles de l’Etat sur ses comptes Twitter, personnel comme officiel.
Trésor Mutombo