Quatre militants d’un parti d’opposition sont morts en inhalant des gaz lacrymogènes lors de l’assaut de leur siège par la police à Malabo, capitale équato-guinéenne. C’est ce qu’a rapporté la télévision d’Etat mardi 04 octobre.
Selon le ministère équato-guinéen de la Sécurité, les forces de sécurité ont employé des moyens non-létaux, provoquant la mort de quatre militants du parti d’opposition Citoyens pour l’innovation (CI), dissout en 2018 par inhalation de gaz lacrymogènes.
« Le siège du parti abritait 200 personnes séquestrées, dont des femmes enceintes, des enfants et des personnes âgées, et Gabriel Nse Obiang préparait une insurrection le 3 novembre, pour le lancement de la campagne électorale », a indiqué le communiqué. Et qu’un policier avait été tué lors de l’opération.
La Convergence pour la Démocratie Sociale (CPDS), l’unique parti d’opposition disposant d’une existence légale, avait condamné cet assaut, considérant que « ceux qui étaient à l’intérieur ne constituaient aucun danger », selon son secrétaire général Andres Esono Ondo.
CI avait ravi un des 100 sièges de l’Assemblée nationale aux législatives de 2017, les 99 autres revenant au Parti Démocratique de Guinée équatoriale (PDGE), parti unique jusqu’en 1991. Mais CI avait été interdit et dissout quelques mois plus tard, en février 2018. Le domicile de M. Nse Obiang servait de QG au parti, malgré son interdiction.
Gabriel Nse Obiang, ancien directeur de cabinet militaire du chef de l’Etat, menaçait ces derniers jours de descendre dans la rue avec ses militants si le gouvernement ne lui permettait pas de participer aux élections législatives et présidentielles du 20 novembre.
A 80 ans, le président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, qui détient le record mondial de longévité à la tête d’un Etat pour un dirigeant encore vivant, hors monarchies, a annoncé le 23 septembre qu’il briguait un sixième mandat.
Ali Maliki