Le Front national pour la défense de la constitution (FNDC), coalition de partis et des associations de la société civile, a porté plainte contre le colonel Mamady Doumbouya, chef de la junte, à Paris en France, selon des sources citées par l’AFP. Cette structure accuse le président guinéen de « complicité de torture et d’homicides volontaires ».
« Les circonstances de ces faits permettent de mettre en évidence la participation du colonel Mamady Doumbouya, dont on peut penser qu’il a minima participé par le biais des ordres donnés aux militaires dont il contrôle les agissements », indiquent les plaignants.
Il s’agit du FNDC ainsi que des familles de trois personnes tuées par balle dans des manifestations contre la junte au pouvoir à Conakry et d’une décédée en détention entre fin juillet et mi-août. « La gravité des exactions commises par la junte militaire dirigée par Mamady Doumbouya contre la société civile en Guinée ne peut rester impunie », soulignent Me William Bourdon et Vincent Brengarth, avocats français des plaignants, dans les propos relayés par l’AFP.
Ces plaignants, qui croient que le colonel Doumbouya aurait la nationalité française, affirment que la justice française est compétente à le poursuivre. Et deux sources proches de l’actuelle et l’ancienne présidences citées par l’AFP confirme aussi que M. Doumbouya, marié à une Française et a servi dans la Légion étrangère, avait cette nationalité depuis plusieurs années.
Ils demandent à la procureure de Paris d’ouvrir une enquête, « d’autant plus indispensable au regard de l’absence de toute perspective crédible de poursuites à l’endroit de la junte militaire en Guinée, en l’absence d’indépendance des juridictions nationales ».
En Guinée, le 5 septembre 2021, un groupe de militaires a, triomphalement, déposé le président Alpha Condé. La Guinée est, depuis, dirigée par un jeune colonel, qui a promis de réconcilier les Guinéens pour le développement du pays : Mamady Doumbouya. Pourtant, un an après, les tensions sont vives entre les militaires d’un côté, et la classe politique ainsi que la société civile, de l’autre. La durée de la transition fixée à trente-six mois par le Conseil national de transition divise. Des manifestations sont interdites ou réprimées.
Trésor Mutombo