« Toute manifestation sur la voie publique, de nature à compromettre la quiétude sociale et l’exécution correcte des activités contenues dans le chronogramme (de transition) est interdite pour l’instant jusqu’aux périodes de campagne électorale », a décidé le Comité national du rassemblement pour le développement (CNDR), dans un communiqué publié vendredi 13 mai.
Cette annonce intervient deux jours après l’adoption par l’organe législatif qu’elle a mis en place d’une transition de trois ans avant le retour des civils au pouvoir.
La junte au pouvoir en Guinée, dirigée par le colonel Mamady Doumbouya, renouvelle à l’opinion nationale et internationale qu’il n’est ni candidat à une élection, ni proche d’un parti politique. Et prévient que tout manquement aux décisions annoncées va entraîner pour leurs auteurs des conséquences de droit.
« Pour mener à bien le chronogramme de la transition et de la politique de refondation enclenchés depuis le 5 septembre 2021, le CNRD invite l’ensemble des acteurs politiques et sociaux à circonscrire aux sièges de leurs formations toute forme de manifestation ou regroupement à caractère politique », a rapporté le CNRD.
Mercredi 11 mai, le Conseil national de transition (CNT) a fixé à trois ans la durée de la transition avant le retour des civils au pouvoir. Cette décision du CNT doit être validée par le colonel Dombouya, mais la date de son approbation n’a pas été précisée.
Le colonel Mamady Doumbouya s’est fait proclamer chef de l’Etat après avoir renversé l’ex-président Alpha Condé. Il s’est ensuite engagé à remettre le pouvoir à des civils élus.
Après le putsch, la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a insisté pour que la transition soit très courte. Et que des élections soient organisées dans un délai ne dépassant pas six mois. La communauté sous-régionale a suspendu la Guinée et lui a imposé des sanctions à la suite du refus de la junte de se conformer à ses exigences.
Ali Maliki