Mohamed Lamine Bangoura, ex-président de la Cour constitutionnelle en Guinée, a été écroué pour des faits présumés de corruption par la chambre d’instruction de la Cour de répression des infractions économiques et financières (Crief) vendredi 16 décembre.
Selon Aly Touré, le procureur de la Crief, il est poursuivi pour détournement de deniers publics, blanchiment, corruption et enrichissement illicite, sans préciser les faits qui sont reprochés au prévenu.
En juillet dernier, le ministre de la Justice Charles Wright avait fait injonction au procureur général près la cour d’appel de Conakry d’enclencher des poursuites contre M. Bangoura pour des faits présumés de corruption, de détournement de deniers publics, d’enrichissement illicite, de faux en écriture et de parjure.
Mohamed Lamine Bangoura avait validé le projet de nouvelle Constitution dont l’adoption lors d’un référendum en mars 2020 avait permis au président Condé de s’affranchir de la limite de deux mandats.
M. Bangoura avait été nommé président de la Cour constitutionnelle de Guinée en septembre 2018 en remplacement de Kéléfa Sall alors en désaccord avec le président Alpha Condé. Il avait ensuite validé en novembre 2020 la réélection de M. Condé dont la contestation brutalement réprimée a fait des dizaines de morts.
La Crief, une juridiction anti-corruption, a été mise en place par les militaires dirigés par le colonel Mamadi Doumbouya, à la tête de la junte qui a renversé le président Condé.
Le colonel Doumbouya s’est fait investir président et s’est engagé à remettre le pouvoir à des civils élus dans un délai de deux ans à partir de janvier 2023. Il a assuré en prenant le pouvoir qu’il n’y aurait pas de « chasse aux sorcières », mais que la justice serait la boussole du pays.
La Rédaction