Évincé par un putsch il y a plus d’un an, Alpha Condé, ancien président guinéen, a été sanctionné par Washington pour « violations graves des droits humaines », selon un communiqué du Trésor américain publié vendredi 9 décembre.
Ces sanctions américaines impliquent le gel des avoirs de l’ancien président, mais aussi l’interdiction de toute relation commerciale avec lui. Alpha Condé est accusé d’avoir violemment réprimé l’opposition avant son éviction par un putsch mené par le colonel Mamadi Doumbouya le 5 septembre 2021.
Selon le département du Trésor américain, l’ancien chef de l’État a ordonné à ses ministres de créer une unité de police dédiée à répondre aux manifestations anti-Condé, en usant de la violence si nécessaire.
« Elle s’est livrée à des arrestations arbitraires et, autour de la présidentielle d’octobre 2020 a tué plus d’une dizaine de personnes, dont certaines à bout portant alors qu’ils ne présentaient pas de danger immédiat », rapporte cette source.
A la tête de la Guinée entre 2010 et 2021, Alpha Condé entretenait de bonnes relations avec Washington jusqu’à ses efforts pour amender la Constitution, en mars 2020, pour briguer un troisième mandat.
Depuis, Alpha Condé est passé de l’opposant adulé à un président contesté jusqu’à sa chute. Sa volonté de briguer un troisième mandat avait suscité la création du Front national pour défense de la Constitution (FNDC) qui a organisé de nombreuses manifestations réprimées dans le sang.
La Rédaction