Le Cameroun est confronté à une hausse des violences et d’abus envers les personnes LGBTI (lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexes). Elles ont été arrêtées et ont été également victimes d’attaques homophobes. C’est ce qu’a dénoncé Human Rights Watch dans son rapport publié mercredi 11 mai.
Selon cette organisation de défense des droits humains, dix personnes LGBTI ont été menacés le 10 mai par une bande des hommes armés avec de manchettes et des couteaux. Mais aussi de bétons et de planches de bois à Massassi, un quartier de Yaoundé, capitale du Cameroun. En les accusant des monstres.
Un responsable du quartier qui a tenté de porter assistance à deux des victimes, les a conduits à une brigade de gendarmerie. Mais les gendarmes les ont eux-mêmes passées à tabac et humiliées, avant de les remettre en liberté contre un pot-de-vin de 15.000 francs CFA (23 euros), ont témoigné ces victimes auprès de HRW.
« Cette criminalisation de l’homosexualité a créé un climat dans lequel des Camerounais et les forces de sécurité se permettent d’agresser et d’abuser de personnes LGBTI en toute impunité », a déploré Ilaria Allegrozzi, chercheuse sur l’Afrique centrale à HRW.
La loi camerounaise n’autorise pas les rapports sexuels entre les personnes de même sexe et sa peine est fixée à cinq ans prison.
Depuis le début de l’année, près de trente-deux cas de violences et d’abus ont été commis contre les personnes LGBTI au Cameroun. Une hausse de 88% par rapport en 2021, selon la fondation camerounaise pour la lutte contre le SIDA (CAMFAIDS).
Raymond Nsimba