La Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) a, dans une déclaration jeudi 10 novembre, dénoncé l’hypocrisie de la Communauté internationale face l’instabilité dans l’est du Congo sur fond de la résurgence de la rébellion du M23. Et appellent à une marche pacifique le dimanche 4 décembre.
Pour la Cenco, l’attitude hypocrite de la Communauté internationale révèle « une certaine complicité des organisations de la région qui détiennent des moyens pour rendre justice à la RDC ». « L’heure est grave. Notre pays est en danger! Ne laissons pas balkaniser la RDC. Du nord au sud, de l’est à l’ouest, ainsi que dans la diaspora, mettons-nous tous debout pour sauvegarder l’intégrité territoriale de notre pays », rapporte le communiqué de la Cenco.
La Cenco appelle les forces congolaises à un sens élevé de « patriotisme, de fidélité et de sacrifice ». Les évêques ne décolèrent pas. « L’intégrité territoriale et la souveraineté nationale ne sont pas négociables. Dans ce même registre, il faudrait aussi éviter les alliances avec ceux qui ont développé une forme de mercantilisme militaire ayant comme vraies motivations le pillage des ressources naturelles de la RDC et l’occupation de ses terres », ont-ils déclaré.
La résurgence du M23 a brouillé les relations diplomatiques entre Kinshasa et Kigali, qui ne ressemblent pas à un long fleuve tranquille, même si la médiation angolaise se poursuit. Entre-temps, les combats se poursuivent sur le terrain à Rutshuru, où l’armée congolaise pilonnent les positions de rebelles du M23, qui contrôlent Bunagana, Kiwanja et Rutshuru-centre.
Dans un discours télévisé il y a quelques jours, le président Félix Tshisekedi a appelé à faire bloc face à l’agression de la RDC par le Rwanda. Mais la Cenco dit encourager les efforts diplomatiques comme solution éventuelle à la « tragédie » dans l’est du Congo.
François Kitoko