Le 31 octobre prochain, les ivoiriens sont appelés aux urnes pour choisir leur prochain président. Une élection qui suscite beaucoup de tension entre l’opposition qui appelle au boycott et le pouvoir qui tient à organiser la présidentielle. Meiway, artiste musicien ivoirien, appelle la population à sanctionner les politiciens. Dans une interview exclusive à Sahuti Africa, Meiway s’exprime sur les enjeux de la prochaine présidentielle.
Sahuti Africa: Comment vivez-vous les évènements qui se passent en Côte d’Ivoire, votre pays, à l’approche de la présidentielle du 31 octobre prochain?
Meiway: Je suis indigné. Je me sens trahi par la classe politique ivoirienne, par le régime en place. Cette trahison mérite une grande sanction.
SA: Quand vous parlez de sanction, vous faites allusion à quoi?
Meiway: Face à l’entêtement de la classe politique, elle doit être sanctionnée par la population par la désobéissance civile pacifique. Cela jusqu’à ce qu’on puisse avoir en face de nous un mur et nous passerons.
SA: Pensez-vous que vous serez entendu?
Meiway: Visiblement, nous avons en face de nous des politiques qui servent leurs intérêts personnels et pas l’intérêt de la population. Ils s’en foutent du peuple. C’est ce qui se passe. Je l’ai décrié dès les premiers instants. J’ai prévenu que ce qui allait arriver arrivera. On n’a pas encore atteint la vitesse de croisière. Et cela ne va pas tarder.
SA: Face à la persistance du pouvoir d’organiser les élections, les opposants appellent au boycott. Pensez-vous que vous serez entendus? Ou bien l’attitude du pouvoir constitue un risque pour le pays de sombrer dans la violence?
Meiway: C’est déjà arrivé par le passé. Ce n’est pas un fait nouveau. On est préparé à barrer la route au régime actuel. A ce jour, s’il ne nous donne pas le choix, ce ne sera pas bon.
SA: Quel message envoyez vous aux politiciens et à la population?
Meiway: A la classe politique, il n’y a pas vraiment de message. On sait déjà que la Côte d’Ivoire est divisée en deux parties. D’un côté, il y a un clan qui veut aller jusqu’au bout. Mais, il y a de l’autre, l’opposition qui n’a pas dit son dernier mot. Sachez qu’il y a près du 3/4 de la Côte d’Ivoire dans l’opposition. C’est quelque chose de positif que le pouvoir a réussi à faire, réunir les opposants.
Aux Ivoiriens je dis, nous avons rendez-vous avec l’histoire de notre patrie. Cette patrie nous a tout donné et a fait de nous les adultes conscients que nous sommes. Si on est incapable de prendre nos responsabilités et qu’on compte encore sur la communauté internationale, la communauté africaine ou la Cédéao, c’est que nous sommes indignes d’être des fils et des filles de la Côte d’Ivoire.
Jacques Matand’