A 72 ans, Henry Rono, coureur de fond et demi-fond kényan aux quatre records du monde en 81 jours, est mort, a annoncé la Fédération kényane d’athlétisme jeudi 15 février.
Le Kenya est de nouveau en deuil. Après le décès dimanche dernier du recordman du monde du marathon Kelvin Kiptum à 24 ans, décédé dans un accident de voiture qui a également emporté son entraîneur rwandais Gervais Hakizimana. Dans un communiqué, la Fédération kényane indique que la mort de l’ancien athlète, est survenu à 10h30’. Il était hospitalisé depuis dix jours à Nairobi, la capitale.
Alors qu’il n’a jamais vu les Jeux olympiques, au printemps en 1978, Henry Rono, étudiant à l’université d’État de Washington à l’époque, avait coup sur coup battu les records du monde des 3 000 m (7 min 32 sec 1), 3 000 m clocher (8:05,4), 5 000 m (13:08.4) et 10.000 m (27:22.4).
« C’est dommage qu’il n’ait pas participé aux Jeux olympiques de 1980. Il aurait facilement pu revenir avec au moins deux médailles d’or », a déclaré Kipchoge Keino, double champion olympique et ancien président du Comité olympique kenyan, cité par l’AFP.
En 1976, le Kenya a boycotté les Jeux olympiques à Montréal. Ce pays d’Afrique avait protesté contre l’apartheid en Afrique du Sud et ceux de 1980 à Moscou en réaction à l’intervention soviétique en Afghanistan l’année précédente.
Longtemps basé aux Etats-Unis, Henry Rono était rentré dans son pays natal après avoir passé en 2019 un appel à l’aide financière auprès du gouvernement kényan. « Il était l’un des meilleurs athlètes de fond que le Kenya n’avait jamais produit », a ajouté Kipchoge Keino.
Au Kenya, la mort de M. Rono est intervenue quelques jours après celle de Kelvin Kiptum, qui voulait devenir le premier homme à courir un marathon officiel sous la barre symbolique des deux heures en avril. Elle a suscité une vive émotion dans le pays et dans le monde de l’athlétisme.
Josaphat Mayi