Mardi 2 juillet, plus de 270 personnes ont été arrêtés après une nouvelle journée de rassemblements au Kenya, où le grogne se poursuit malgré le retrait du projet de loi des finances.
Des pillages et dégâts matériels généralisés ont été signalés lors de manifestations organisées par les jeunes dans plusieurs villes du pays, qui, ont admis certains manifestants, ont été infiltrés par des « voyous ». La police soupçonne les personnes arrêtées d’avoir commis des actes criminels.
« Les forces de sécurité à travers le pays ont identifié les suspects qui se livraient à des activités criminelles sous couvert de protestation et les ont placés en détention », a déclaré la Direction des enquêtes criminelles (DCI) dans un communiqué publié mardi soir.
« Les forces de sécurité à travers le pays ont identifié les suspects qui se livraient à des activités criminelles sous couvert de protestation et les ont placés en détention », a déclaré la Direction des enquêtes criminelles (DCI) dans un communiqué publié mardi soir.
Au total, 204 suspects ont été arrêtés dans la capitale, Nairobi, et 68 autres dans diverses régions du pays, a-t-elle précisé. La DCI ajoute avoir déployé des enquêteurs dans les régions concernées pour « suivre les suspects filmés par les caméras de vidéosurveillance et les enregistrements de téléphones portables, qui volent et détruisent violemment les propriétés et les entreprises de citoyens innocents ».
Les manifestations de mardi ont commencé dans le calme, mais ont ensuite dégénéré en violence, la police tirant notamment des gaz lacrymogènes sur des foules qui lançaient des pierres dans le centre de Nairobi.
Des rassemblements de plusieurs centaines de personnes se sont également tenus dans d’autres villes, comme Mombasa (sud-est), deuxième ville du pays, où des voitures ont été incendiées et au moins un commerce vandalisé.
Le mouvement de contestation antigouvernemental – dépourvu de véritable leader et d’organisation – a viré au bain de sang lors de la journée du 25 juin, qui a notamment vu la police tirer à balles réelles sur la foule qui prenait d’assaut le Parlement à Nairobi.
Au total, 39 personnes ont été tuées et 361 blessées depuis la première manifestation le 18 juin, avec au moins 22 morts le 25 juin, selon l’Agence officielle de protection des droits humains (KNHCR), qui a également fait état lundi de 32 cas de « disparitions forcées ou involontaires » et 627 arrestations de manifestants.
Le Kenya est secoué depuis deux semaines par une vague de contestation, déclenchée par le projet de budget 2024-25 prévoyant de nouvelles taxes, qui s’est cristallisé et fait culminer un plus large mécontentement contre le président William Ruto, élu en 2022. Malgré l’annonce du président Ruto qu’il retirerait le projet de budget, les appels à se mobiliser ont continué mais ont été diversement suivis, notamment au sein de la « Génération Z » (jeunes nés après 1997) qui était au coeur du mouvement.
AFP/Sahutiafrica