Le tribunal d’instance de Nairobi a ordonné la détention provisoire de seize motards communément appelés Boda boda pendant quinze jours pour une attaque brutale contre une femme diplomate, après un accident de la circulation. C’est ce qu’a annoncé la police kényane ce jeudi 10 mars. Selon la même source, les motards ont également volé un téléphone d’une valeur de 130 000 shillings kényans (près de 1000 Usd) lors de la bagarre.
Le tribunal a jugé que l’affaire est « d’intérêt public » et a ordonné aux suspects de rester en garde à vue pendant 15 jours pour laisser à la police le temps de mener à bien ses enquêtes.
« Le meneur présumé de l’attaque a cependant échappé à l’arrestation, s’échappant par un conduit d’égout alors que la police le poursuivait. Ce n’est qu’une question de temps avant que nous l’arrêtions », a indiqué la Direction des enquêtes criminelles dans un communiqué.
Lundi 07 mars, une vidéo virale de l’incident a montré des hommes attrapant les vêtements de la femme diplomate et la pelotant alors qu’elle criait à l’aide depuis l’intérieur de la voiture, dont la porte a été forcée. L’attaque a déclenché un tollé au Kenya, le président Uhuru Kenyatta a ordonné une répression des motos-taxis cette semaine.
Au Kenya, les chauffeurs de taxi moto sont souvent été accusés par des groupes de campagne de vols à l’arrache et de harcèlement d’autres usagers de la route, avec des abus allant souvent des commentaires désobligeants au viol. Les agressions sexuelles dans ce pays d’Afrique de l’Est sont passibles d’une peine pouvant aller jusqu’à la réclusion à perpétuité, tandis que le vol avec violence peut entraîner la peine de mort.
Les deux-roues sont un mode de transport populaire en Afrique de l’Est, qui ne dispose pas d’un système de transport public approprié. Près de 1,4 million de motos sont immatriculées au Kenya, la majorité étant utilisée comme taxis, selon les données du gouvernement de 2018.
La Rédaction