En nommant quatre figures de l’opposition dans son gouvernement, le président William Ruto veut décrisper le climat politique au Kenya, secoués avec des manifestations meurtrières.
Qui sont-ils ? Il s’agit de John Mbadi, nommé au ministère des Finances, James Opiyo Wandayi au ministère de l’Énergie et du Pétrole, d’Hassan Ali Joho au ministère des Mines ainsi que de Wycliffe Oparanya, qui prend le portefeuille de Développement des coopératives et des PME.
Les noms de ces quatre personnalités, tous membres du Mouvement démocratique orange (ODM), parti de Raila Odinga, figurent sur la liste de dix noms annoncés par William Ruto.
Si le président kényan félicite les dirigeants de partis politiques pour leur réponse encourageante à sa démarche de consultations sur la formation d’un gouvernement, ces nominations viennent fissurer la coalition d’opposition Azimio. Musyoka Kalonzo, un des dirigeants de cette coalition, n’entend pas participer et ni de soutenir « le gouvernement élargi » voulu par M. Ruto.
« Leur volonté de mettre de côté les positions et les intérêts partisans afin de rejoindre un partenariat visionnaire pour la transformation radicale du Kenya est un témoignage historique de leur patriotisme », a dit William Ruto, qui ratisse large pour tenter d’apaiser les tensions.
Au Kenya, le chef de l’Etat avait décidé de dissoudre son gouvernement le 11 juillet dernier. Quelques semaines après des manifestations réprimées dans le sang contre le projet controversé de budget 2024-25, instaurant de nouvelles taxes. Bilan ? Depuis le début des manifestations, au moins 50 personnes ont été tuées, selon l’agence nationale de protection des droits humains (KNCHR).
Sous pression, William Ruto a fait marche-arrière et l’a retiré. Mais, les manifestants ne faiblissent pas la pression. Mardi 23 juillet, il y a des rassemblements, malgré une interdiction des autorités.
La Rédaction