Jeudi 4 août, le gouvernement rwandais a qualifié le rapport du Groupe d’experts des Nations Unies (UNGoE) accusant le pays de soutenir le groupe rebelle de la RDC, le M23, comme une distraction tactique des vrais problèmes.
C’est après des allégations dans un rapport des experts onusiens que l’armée rwandaise avait soutenu et fourni un soutien logistique au M23.
« Tant que le problème des FDLR, qui opèrent en étroite collaboration avec l’armée de la RDC, n’est pas pris au sérieux et résolu, la sécurité dans la région des Grands Lacs ne peut être assurée. Cela se passe au vu et au su de la MONUSCO, présente en RDC depuis plus de vingt ans, mais sans solution en vue », a dit Yolande Makolo, porte-parole du gouvernement rwandais.
Pour Kigali, ces fausses informations sont destinés à couvrir les échecs de la Mission des Nations Unies en RDC (MONUSCO), suite à l’énorme pression des Congolais sur la mission de quitter le territoire national et son échec déraciner plusieurs milices et groupes terroristes comme les FDLR et ses groupes dissidents.
Elle ajoute que la présence du M23 et ses origines sont bien connues comme un problème de la RDC, qu’ils cherchent à faire peser sur les autres pays.
« Le Rwanda a désarmé et cantonné les combattants du M23 loin de la frontière de la RDC. D’autres dispersés dans la région, qui sont en conflit avec leur gouvernement, ne relèvent pas de la responsabilité du Rwanda. Le Rwanda accueille également des dizaines de milliers de réfugiés congolais, dont beaucoup depuis plus de 25 ans », ajoute le communiqué.
Kinshasa et Kigali s’accusent mutuellement des velléités de déstabilisation et de soutien aux groupes armés rebelles. Le Rwanda soutient le M23, accuse la RDC. L’armée congolaise coalise avec les FDRL, rebelles rwandais accusés de génocide, rétorque le Rwanda.
Début juillet, les deux pays ont décidé d’une désescalade avec la mise en place d’une feuille de route sous la méditation de l’Angola. Mais sur le terrain, la réalité est tout autre. Les combats se poursuivent entre l’armée congolaise et les rebelles du M23, qui occupent toujours Bunagana. Et disent ne pas être concernés par cette feuille de route qui exigent leur retrait de positions qu’ils occupent dans l’est du pays.
Ali Maliki