Des échanges de tirs nourris et des armes lourdes retentissent. La nuit du vendredi à samedi 11 juin a été agitée à Tripoli, capitale de la Libye. Des combats, d’une grande intensité, ont opposé deux influentes milices de l’Ouest libyen, faisant un mort parmi les combattants et d’importants dégâts matériels, selon une source du ministère de l’Intérieur citée par l’AFP.
Ces affrontements, qui ont plongé Tripoli dans la panique, ont eu lieu dans un contexte de crise politique majeure. La Libye peine toujours à s’extirper d’une décennie de chaos. « J’ai vu depuis mon balcon une longue succession de tirs à l’arme lourde », confie un témoin cité par l’AFP.
Des médias locaux ont diffusé des images qui montrent des civils, dont des enfants en bas âge et des mères de famille avec leurs poussettes en paniques. Ils fuient les jardins pour se mettre à l’abri. Certains trouvent refuge dans un café.
Ces combats surviennent trois semaines après la tentative de coup de force manqué de Fathi Bachagha, Premier ministre soutenu par le Parlement, contre Abdelhamid Dbeibah, Premier ministre reconnu par la communauté internationale. C’était après plusieurs heures de combats à Tripoli.
Depuis mars dernier, la Libye se retrouve avec deux Premiers ministres. Alors que le Parlement a investi M. Bachagha, soutenu par Khalifa Haftar, homme fort de l’Est libyen, M. Dbeibah refuse de céder le pouvoir avant la tenue d’élections censées permettre le pays de se remettre d’une décennie de chaos. Mais jusque-là, aucun accord ne semble en vue pour qu’un scrutin ait lieu. Entre-temps, la communauté internationale insiste.
Trésor Mutombo