Après avoir tourné le dos à Paris et à Washington, Niamey mise sur sa coopération avec Moscou qui l’a envoyé des instructeurs militaires et un système de défense aérienne.
« Nous sommes ici pour entraîner l’armée nigérienne et pour développer la coopération militaire entre la Russie et le Niger », a déclaré un homme en tenue de camouflage, qui, selon RTN, est l’un des instructeurs.
La télévision publique indique que « la Russie a accepté d’installer un système anti-aérien au Niger pour protéger l’espace aérien du pays ».
Des instructeurs militaires et du personnel du ministère russe de la Défense sont arrivés mercredi au Niger. Dans une émission diffusée jeudi, la télévision nationale a montré des images d’un avion-cargo militaire, déchargeant du matériel. C’était pendant que des personnes en treillis se tiennent à proximité.
Au Niger, l’arrivée d’instructeurs russes fait suite à la décision de la junte, mi-mars, de révoquer son accord militaire avec les États-Unis. Cet accord permettait au personnel du Pentagone d’opérer sur son sol à partir de deux bases. Il s’agit d’une base de drones qu’il a construite pour un coût de plus de 100 millions Usd.
Mais le Pentagone a indiqué plus tard que « des responsables américains ont exprimé leurs inquiétudes au Niger quant au développement potentiel de liens avec la Russie avant que la junte ne rompe l’accord régissant environ 1 000 militaires américains dans ce pays ».
Le déploiement de ces instructeurs fait suite à un récent accord entre le général Abdourahamane Tiani, chef de la junte nigérienne et son homologue russe, Vladmir Poutine, pour renforcer la coopération entre les deux pays.
L’Afrique de l’ouest a été en ébullition avec une série de putschs au Mali, Burkina Faso et au Niger, trois pays confrontés à la menace djihadiste avec des attaques de groupes affiliés à l’Etat islamique (EI) et Al-Qaïda.
Ces pays ont mis fin aux accords militaires avec des alliés de longue date, dont la France, et ont resserré leurs liens avec la Russie et ont formé leur propre pacte de coopération connu sous le nom d’Alliance des États du Sahel (AES).
Depuis, la violence dans la région s’est aggravée depuis les coups d’État. Elle a atteint un sommet en 2023.
En fait, le nombre de victimes des conflits dans le Sahel central a augmenté de 38 % par rapport à l’année précédente, selon le groupe américain de surveillance des crises ACLED, citant des informations faisant état de plus de 8 000 personnes tuées au Burkina Faso l’année dernière.
Josaphat Mayi